Que signifie l’expression « comblée de grâce » attribuée à la sainte Mère de Dieu ? Prenons le temps de nous arrêter sur ce terme lourd de signification dans le christianisme.
Le mot « grâce » a deux sens. Il peut signifier une faveur, un pardon, une amnistie, comme lorsque nous disons qu’un condamné à mort a été gracié. Mais il peut signifier aussi la beauté, le charme, l’amabilité. Le monde d’aujourd’hui connaît bien ce second sens du mot grâce, c’est peut-être d’ailleurs le seul sens qu’il connaît bien.
Définition exégétique du terme « comblée de grâce »
Le terme « comblée de grâce » trouve son origine dans le récit de l’Annonciation de l’évangile selon saint Luc :
Le sixième mois, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, du nom de Nazareth, à une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David ; et le nom de la vierge était Marie. Il entra et lui dit : « Réjouis-toi (χαῖρε), comblée de grâce (κεχαριτωμένη), le Seigneur est avec toi ».
Cette Annonciation est un récit de vocation : l’ange change le nom de Marie par κεχαριτωμένη, traditionnellement traduit par « comblée de grâce ». Dans son encyclique Redemptoris Mater, Jean-Paul II commente :
Le messager salue Marie comme « pleine de grâce » : il l’appelle ainsi comme si c’était là son vrai nom. Il ne donne pas à celle à qui il s’adresse son nom propre suivant l’état civil terrestre : Miryam (= Marie), mais ce nom nouveau : « pleine de grâce ». Que signifie ce nom ? Pourquoi l’archange appelle-t-il ainsi la Vierge de Nazareth ? […] La plénitude de grâce désigne tous les dons surnaturels dont Marie bénéficie en rapport avec le fait qu’elle a été choisie et destinée à être Mère du Christ.
Jean-Paul II insiste sur le lien profond entre les mots χαῖρε et κεχαριτωμένη [1]. Ignace de la Potterie pense que l’ange invite Marie à se réjouir de ce que la grâce de Dieu a déjà fait en elle, dans lignée de la grande joie messianique annoncée par les prophètes, il traduira : « Réjouis-toi d’être (d’avoir été) transformée par la grâce » [2]. Le temps du verbe (un participe parfait passif de χαῖρε) désigne une action passée dont les effets demeurent. L’emploi du verbe Κεχαριτωμένη est rare dans le Nouveau Testament, on ne le retrouve qu’une seule autre fois en Ep 1, 6 à propos du dessin bienveillant de Dieu sur l’homme :
Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ : Il nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les cieux en Christ. Il nous a choisis en lui avant la fondation du monde pour que nous soyons saints et irréprochables sous son regard, dans l’amour. Il nous a prédestinés (προορίσας) à être pour lui des fils adoptifs (υἱοθεσίαν) par Jésus Christ ; ainsi l’a voulu sa bienveillance (εὐδοκίαν) à la louange de sa gloire, et de la grâce (χάριτος) dont il nous a comblés (ἐχαρίτωσεν) en son Bien-aimé : en lui, par son sang, nous sommes délivrés, en lui, nos fautes sont pardonnées, selon la richesse de sa grâce (χάριτος).
Développement doctrinal sur l’immaculée conception
Les Pères de la tradition orientale appellent la Mère de Dieu « la Toute Sainte » (Panaghia), ils la célèbrent comme « indemne de toute tache de péché, ayant été pétrie par l’Esprit Saint, et formée comme une nouvelle créature ».
C’est à partir de l’Écriture (Lc 1, 26 ; Ga 4, 4) et de l’intuition de la Tradition que se développera le culte marial.
Quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d’une femme, né sujet de la loi.
La littérature apocryphe des IIème et IIIème siècle – comme le Protévangile de Jacques [4] – témoignera d’une recherche spirituelle en ce sens. Le premier témoignage d’une doctrine mariologique nous est donné par Ignace d’Antioche [5] :
Le prince de ce monde a ignoré la virginité de Marie, et son enfantement, de même que la mort du Seigneur, trois mystères retentissants, qui furent accomplis dans le silence de Dieu.
Mentionnons ici l’importante influence d’un grand écrivain ecclésiastique du IIème siècle : Origène. En effet, bien que celui-ci défende avec force l’intégrale virginité de Marie, sa doctrine du « glaive d’infidélité » laissera une marque profonde chez les Pères de l’Église :
Quel est le glaive qui a transpercé non seulement le cœur des autres, mais aussi de Marie ? […] Au temps de la Passion, tous les apôtres ont été scandalisés (Mt 26, 31s). Pierre l’a renié. Puisque tous les apôtres ont été scandalisés, pourquoi pourrions nous croire que la Mère du Seigneur serait indemne du scandale ? Si elle n’a pas souffert le scandale de la passion du Seigneur, Jésus n’est pas mort pour ses péchés. « Si tous ont péché et ont besoin de la gloire de Dieu. Si tous ont justifiés et racheté par grâce » (Rm 3, 23-24), assurément, Marie aussi fut scandalisée en ce temps-là. […] [Origène fait ensuite parler Siméon :] Le glaive de l’infidélité te transpercera et tu seras blessé par la pointe de l’incertitude.
Saint Augustin (354-430) se verra reprocher par un semi-pélagien, Julien d’Eclane, de « livrer Marie à Satan » et ne saura répliquer. À cette époque, les Pères de l’Église étaient encore trop marqués par une anthropologie platonicienne créant une dualité corps-âme, concept lié à une perception impure de la matière.
Un tournant important va pourtant s’opérer en 431 à Éphèse quand sera proclamée, par Cyrille d’Alexandrie contre Nestorius [6], l’unicité de personne de Jésus, en maintenant sa double nature humaine et divine. Cette doctrine aura des répercutions sur la théologie mariale. Puisque Jésus est Dieu et que Marie est sa mère, elle est donc non seulement la Christotokos (« Mère du Christ » [7]), mais aussi celle qui a accouché du Fils de Dieu, la Θεοτόκος (« Mère de Dieu ») :
Nous disons que, sorti du sein maternel uni à la chair, [le Verbe] a accepté une naissance charnelle, parce qu’il revendique cette naissance charnelle comme la sienne propre (…) Ainsi [les saints Pères] n’hésitèrent pas à appeler la sainte Vierge : « Mère de Dieu » (Θεοτόκος).
C’est ainsi que [les saints pères] se sont enhardis à nommer la sainte Vierge Mère de Dieu, non que la nature du Verbe ou sa divinité ait reçu le début de son existence à partir de la sainte Vierge, mais parce qu’a été engendré d’elle son saint corps animé d’une âme raisonnable, corps auquel le Verbe s’est uni selon l’hypostase et pour cette raison est dit avoir été engendré selon la chair.
De tout temps, l’Église célébra en Marie la conjonction des deux états inconciliables que sont la virginité et la maternité, allant jusqu’à la déclarer semper virgo (« toujours vierge » ; [8]). Marie étant simultanément dans l’Église le modèle des vierges, des mères et des épouses [9].
Aux cours des siècles, des hymnes, des cantiques et de longues litanies, médités sur une base scripturaire, ont été développés sur Marie. Ceux-ci la présentent comme : « Nouvelle Ève » [10], « Arche de la Nouvelle Alliance », « Tabernacle de la Sagesse de Dieu », « Étoile du matin », « Maison d’or », « Miroir de la justice », « Porte du Ciel », etc [11]. L’hymne acathiste [12] composée vers l’an 720, à teneur fortement christologique évoque déjà le Rosaire :
Réjouis-toi, Etoile qui annonce le Lever du Soleil
Réjouis-toi, tu accueilles en ta chair ton enfant et ton Dieu
Réjouis-toi, tu es la première de la Création Nouvelle
Réjouis-toi, en toi nous adorons l’Artisan de l’Univers [13]
Sur cette impulsion mystique va progressivement se développer la foi de l’Église catholique en la conception sans péché de Marie [17]. Comme pour l’Assomption la poussée vint d’Orient. Dès le VIIIème siècle, une fête célèbre la Conception de Marie [18]. Cette fête apparaît pour la première fois en Angleterre en 1030.
Certains versets de l’Ecriture qualifiant Marie vont être interprétés dans ce sens : « le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 28), « bénie entre les femmes » (Lc 1, 42), « tu as trouvé grâce auprès de Dieu » (Lc 1, 30), « désormais toutes les générations me diront bienheureuse » (Lc 1, 48), « le Puissant fit pour moi des merveilles » (Lc 1, 49). La réflexion sur la dignité et l’excellence de celle qui porté en elle le Fils de Dieu conduit peu à peu le peuple chrétien à dire que Marie ne pouvait pas avoir subi la moindre atteinte du péché. Celle qui engendra le Saint devait être toute sainte.
Le dogme de l’Immaculée Conception de Marie, de sa totale transparence à l’action de l’Esprit, n’est pas un à-côté facultatif de notre foi, il est au cœur de la Bonne Nouvelle, même si sa formulation est récente. Nous sommes des êtres de grâce, et nous existons pour enfanter la grâce. Mais il nous faut du temps pour admettre cette totale dépendance dans l’amour, cette unique fécondité de l’amour. Marie, une toute petite créature, vient nous montrer par Bernadette que Dieu veut se servir des pauvres, qui ne risquent pas de lui imposer leur propre valeur. Marie reconnaît en Bernadette ce petit rien qu’elle est elle-même, mais un petit rien qui dit oui à l’amour, sans réserve.
Mais cette intuition ne va pas se développer sans rencontrer des difficultés. En effet, comment concilier une conception excluant la tâche du péché originel avec la Rédemption par le Christ de toute l’humanité ? Marie semblait constituer une exception par rapport à cette loi universelle de la solidarité dans le péché exprimée par saint Paul dans sa lettre aux Romains :
Voilà pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu’ainsi la mort a passé en tous les hommes, du fait que tous ont péché.
Marie ne restait-elle pas alors à l’écart de la Rédemption du Christ ? Ne suffisait-il pas, pour définir sa sainteté, de dire que Marie n’avait jamais péché elle-même ? Pourquoi recourir à une conception qui, tout en étant une conception tout à fait naturelle, affranchirait Marie de la loi commune ? Saint Bernard déclare que la foi en une purification de la tache originelle est suffisante, on ne peut aller au-delà : puisqu’elle a été rachetée par son Fils, c’est donc qu’elle avait contracté, ne fût-ce qu’un instant, cette tache originelle.
Le Seigneur Jésus a été conçu du saint Esprit, parce qu’il est le seul à être saint avant sa conception. (…) Puisqu’il en est ainsi, quelle serait la raison de la fête de la Conception ? Ceci convenu, affirmerait-on que la conception est sainte, là où il n’y a pas eu le saint Esprit, pour ne pas dire là où il y a eu péché, ou la fêtera-t-on, alors qu’elle n’est absolument pas sainte ? La glorieuse Vierge se passera bien volontiers de cet hommage, où l’on honore le péché et l’on suppose une fausse sainteté.
Plus tard, Albert le Grand et Thomas d’Aquin tiendrons eux aussi cette ligne :
Si l’âme de la Bienheureuse Vierge n’avait jamais été souillée par la contagion du péché originel, c’eût été une atteinte à la dignité du Christ, qui est le Sauveur universel de tous les hommes. Voilà pourquoi la pureté de la Bienheureuse Vierge est la plus grande, mais après celle du Christ, qui n’avait pas besoin d’être sauvé puisqu’il est le Sauveur universel [14].
Le peuple chrétien persévère pourtant dans son intuition et pas seulement en Orient, à Lyon un concours de circonstance contribuera à promouvoir la fête de l’Immaculée Conception [15].
Peu à peu des théologiens en vue, comme Duns Scot, vont se prononcer en faveur de l’immaculée conception [15.1]. Aux XVIème et XVIIème siècle, des quantités d’ouvrages paraissent sur le sujet, alimentant une âpre polémique. En 1708, Rome décrète pour l’Église universelle la fête de l’Immaculée Conception, fête de précepte, donc obligatoire. Et c’est en 1854 que le Pape Pie IX prononça la définition de ce dogme :
Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles [16].
Préservée, exemptée et non pas purifiée, libérée. Il fallait trouver cette formule et accepter, tout simplement, que la Rédemption pouvait jouer pour Marie dès sa conception : car l’action de Dieu défie le temps, et la grâce du salut peut agir avant même qu’elle soit historiquement réalisée.
Aujourd’hui est le principe de notre salut
et la manifestation du mystère éternel
le fils de Dieu devient le fils de la Vierge
et Gabriel annonce cette grâce.
Crions avec lui à la Mère de Dieu :
Réjouis toi, comblée de grâce,
le Seigneur est avec toi.
Notes
[1] Jean Paul II, Audience générale, 8 mai 1996.
[2] Ignace de la Potterie, Biblica 68, 1987.
[3] Ce passage de la lettre aux Éphésiens est rapportée dans l’encyclique Redemptoris Mater et par le C.E.C (§ 492).
[4] René Laurentin, Marie mère du Seigneur, les beaux textes de deux millénaires, Paris, Desclée, 1984 : « Pour manifester que Marie est préservée de toute trace d’impureté légale, le Protévangile imagine que (Marie) fut conçut en l’absence de son père, retiré au désert pour prier. Lui et son épouse Anne, affligée de stérilité, reçoivent chacun la visite d’un ange, qui annonce à Joachim que sa femme ‘a conçu’ ».
[5] Saint Justin, lui, défendra « la virginité avant l’enfantement ».
[6] Saint Cyrille (370-444), patriarche d’Alexandrie en 412, neveu du puissant évêque Théophile, combattit Nestorius (381-450), patriarche de Constantinople, issue de l’école d’Antioche qui concevait une distinction des deux natures du Christ comme une distinction de deux personnes.
[7] Χριστοτόκος : terme fondé par Nestorius comme compromis entre Θεοτόκος (Mère de Dieu) et ἄνθροποτόκος (mère de l’homme).
[8] « Toujours Vierge » : On trouve la première trace de cette expression dans le symbole d’Épiphane de Salamine en 374, Denzinger, n. 44 : « (Jésus Christ) a été engendré parfaitement de Marie la sainte toujours vierge par l’Esprit Saint ». Cette expression sera souvent reprise ensuite comme au VIème Concile de Tolède, commencé le 9 janvier 638, Denzinger, n. 491.
[9] Jean Paul II, Redemptoris Mater, n. 39 : « Marie a accepté d’être choisie comme Mère du Fils de Dieu, guidée par l’amour nuptial, qui « consacre » totalement à Dieu une personne humaine. En vertu de cet amour, Marie désirait être toujours et en tout « donnée à Dieu », en vivant dans la virginité. Les mots « Je suis la servante du Seigneur » expriment le fait que, depuis le début, elle a accueilli et compris sa maternité comme un don total de soi, de sa personne, au service des desseins salvifiques du Très-Haut. Et toute sa participation maternelle à la vie de Jésus Christ, son Fils, elle l’a vécue jusqu’à la fin d’une manière qui répondait à sa vocation à la virginité ».
[10] Irénée de Lyon, Contre les Hérésies, III, 22, 4 : « Ainsi également le nœud de la désobéissance d’Eve a été dénoué par l’obéissance de Marie, car ce que la vierge Ève avait lié par son incrédulité, la Vierge Marie l’a délié par sa foi ». Cf. CH, V, 19, 1. Lui-même s’appuie sur St Justin (?-165), c’est ce dernier qui introduira pour la première fois un parallélisme entre Ève et Marie, cf. Justin, Dialogue avec Tryphon, 100, 5.
[11] « Litanies de la Sainte Vierge », présenté par Bernard Peyrous in sainte Catherine de Gêne, Traité du Purgatoire, Paris, Édition de l’Emmanuel, 1993, p. 101.
[12] « Acathiste » : ce qui signifie « non assis » car l’hymne se chantait debout, cette hymne est avant tout de teneur christologique, sa composition est traditionnellement attribuée à Romano le Mélode ou encore à St Germain de Constantinople.
[13] Hymne acathiste, extrait de la traduction française des Foyers de Charité.
[14] Thomas d’Aquin, Somme Théologique, IIIa, q. 27, a. 2, s. 2. Cf. r. 2. : « Si la Bienheureuse Vierge avait été sanctifiée, de quelque manière que ce fût, avant son animation, elle n’aurait jamais encouru la tache de la faute originelle. Ainsi elle n’aurait pas eu besoin de la rédemption et du salut apportés par le Christ, dont il est dit en S. Matthieu (1, 21) : ‘Il sauvera son peuple de ses péchés’. Or il est inadmissible que le Christ ne soit pas ‘le sauveur de tous les hommes’ (1 Tm 4, 10) ». S. 3 : « Bien que l’Église romaine ne célèbre pas la fête de la Conception de la Vierge, elle tolère la coutume de certaines Églises qui la célèbrent. Mais, du fait qu’on célèbre la fête de la Conception, il ne faut pas penser que la Bienheureuse Vierge a été sainte dans sa conception. Toutefois, parce que l’on ignore à quel moment elle a été sanctifiée, on célèbre, le jour même de sa conception, la fête de sa sanctification ». S. 4. : « Si les parents de la Bienheureuse Vierge ont été purifiés du péché originel, la Bienheureuse Vierge l’a néanmoins contracté, puisqu’elle a été conçue selon la convoitise de la chair et par le commerce de l’homme et de la femme, ‘Tout ce qui naît de ce commerce, écrit S. Augustin est chair de péché’ ». Cf. Thomas d’Aquin, Bref résumé de la foi chrétienne, trad. fr. r. p. Jean Kreit, Paris, Nouvelles Editions Latine, 1985, ch. 224. p. 367-371.
[15] La fête du 8 décembre, devenue désormais la « fête des lumières », remonte à l’origine à un vœu de gratitude des notables de la ville, celle-ci ayant été épargnée par la peste qui sévissait alors. La ville de Lyon fut donc mise sous la protection mariale à partir de 1643.
Plus tard, une statue de la Vierge Marie fut érigée au sanctuaire de Fourvière. Un concours de circonstance obligea le report de l’inauguration de la statue du 8 septembre, fête de la nativité de Marie, au 8 décembre, qui deviendra la fête de sa conception. Ce jours là on illumina pour la première fois les façades des maisons.
[15.1] Cf. Jean Duns Scot, Commentaire du livre III des Sentences (Quaestiones in tertium librum sententiarum), d 3, q 1.
[16] Bulle « Ineffabilis Deus » de Pie IX, 8 décembre 1854, cité in Denzinger n. 2803.
[17] La doctrine de l’immaculée conception est un point de dissension grave entre chrétiens catholiques et orthodoxes. Pour ces derniers en effet comprendre Marie comme conçue sans péché reviendrait à sortir celle-ci de la nature humaine.
[18] Une fête orientale en l’honneur de la conception de Marie, liée à sa sanctification, qui n’est pas encore une fête en l’Immaculée conception, les églises orientales n’allant pas aussi loin. Cf. la réflexion de St Thomas d’Aquin en note 14.