Père que l’on classe parmi les apologistes de la seconde moitié du IIème siècle. Évêque de Sardes, en Asie Mineure, très estimé de ses fidèles, Méliton a entretenu des polémiques avec les païens, mais a été aussi le premier dans l’histoire du christianisme à accuser les Juifs d’avoir tué Dieu – ce qui aura de lourdes conséquences pour l’antijudaïsme de l’Église et ne sera réfuté définitivement que par le concile de Trente au XVIème siècle.
Toutefois, ce qui nous est parvenu de son œuvre littéraire (dont la liste est connue parce que donnée par Eusèbe de Césarée) ne doit pas être réduit au ton polémique qui parfois la caractérise. Au fil des siècles, les fragments dont on disposait ont pu être complétés par des textes conservés sur papyrus et des traductions abrégées en latin, syriaque et copte. Son Discours sur la Pâque, notamment, a inspiré largement la poésie liturgique byzantine.