Comment peut-on dire que Marie est source de la sainteté ?
Dans le Catéchisme de l’Église Catholique il est fait mention de Marie comme source de la Sainteté :
De l’Église, il [le chrétien] reçoit la grâce des sacrements qui le soutient sur la « voie ». De l’Église, il apprend l’exemple de la sainteté ; il en reconnaît la figure et la source dans la Toute Sainte Vierge Marie.
D’autres textes encore suggèrent une poussée dans ce sens. Pour ne citer qu’un texte récent reprenons les litanies de Notre-Dame de Lourdes :
Sainte Marie, source de l’humilité, priez pour nous
Sainte Marie, source de la piété, priez pour nous
Sainte Marie, source de la charité, priez pour nous
Sainte Marie, source de la grandeur, priez pour nous
Sainte Marie, source de la bonté, priez pour nous
Sainte Marie, source de la vérité, priez pour nous
Sainte Marie, source de la consolation, priez pour nous
Sainte Marie, source du salut, priez pour nous
Sainte Marie, source de la réparation, priez pour nous
Sainte Marie, source de la douceur, priez pour nous
Sainte Marie, source de la béatitude, priez pour nous
Sainte Marie, source de la beauté, priez pour nous
Sainte Marie, source de la perfection, priez pour nous
Comment comprendre cette formulation susceptible de heurter nos frères chrétiens séparés ? La question est à creuser du côté de la maternité divine de Marie : Marie est celle qui a formée la nature humaine du Verbe Incarné, elle est forma Dei disait saint Augustin. C’est dans cette ligne qu’il faut comprendre comment Marie est source de sainteté : de par son statut de Mère de Dieu, la Vierge Marie est capable de nous ouvrir à la vie divine. Sur ce point laissons la parole au bienheureux Louis-Marie Grignon de Montfort :
Remarquez, s’il vous plait, que je dis que les saints sont moulés en Marie. Il y a une grande différence entre faire une figure en relief, à coups de marteau et de ciseau, et faire une figure en la jetant en moule : les sculpteurs et statuaires travaillent beaucoup à faire les figures dans la première manière, et il leur faut beaucoup de temps ; mais à les faire dans la seconnde manière, ils travaillent peu et les font en fort peu de temps. Saint Augustin appelle la Sainte Vierge forma Dei : le moule de Dieu : Si formam Dei te appellem, digna existis : le moule propre à former et mouler des dieux. Celui qui est jeté dans ce moule divin est bientôt formé en Jésus-Christ, et Jésus-Christ en lui : à peu de frais et en peu de temps, il deviendra dieu, puisqu’il est jeté dans le même moule qui a formé un Dieu.
Marie ne se substitue pas au Christ, unique médiateur entre Dieu et les hommes (1 Timothée 2, 5 ; cf. la Lettre aux Hébreux). Nous dirons plutôt que Marie facilite notre coopération à notre Rédemption, par son « oui » donné à l’Annonciation et jamais repris :
Marie est « bénie entre toutes les femmes » parce qu’elle a cru en l’accomplissement de la parole du Seigneur. Abraham, par sa foi, est devenu une bénédiction pour « toutes les nations de la terre » (Gn 12, 3). Par sa foi, Marie est devenue la mère des croyants grâce à laquelle toutes les nations de la terre reçoivent Celui qui est la bénédiction même de Dieu : Jésus, le fruit bénit de tes entrailles ».