Sainte Marcienne était née à Rusuccur [1] ; mais c’est à Césarée, capitale de la Mauritanie, qu’elle souffrit le martyre, pendant la dixième persécution qui sévit en Afrique sous les successeurs de Dioclétien, et ne finit qu’à la mort de Sévère, tué en 309. Ayant brisé une statue de Diane sur la place publique de la ville, elle fut livrée jusqu’à trois fois à des gladiateurs pour être déshonorée; mais Dieu, veillant sur son épouse, il ne lui fut fait aucun mal. Ces hommes brutaux, contenue par une force invisible, respectèrent la vierge, comme les lions avaient respecté Daniel. Il y en eut même un qui se convertit à Jésus Christ. Tertullien fait allusion à ces faits, lorsque, dans sot apologétique, il adresse aux Gentils ces paroles :
Tout récemment, lorsque vous avez exposé une chrétienne à la brutalité d’un gladiateur, plutôt qu’à la voracité d’un lion, vous avez confessé par là que, parmi nous, une atteinte à la pudeur est réputée pire que toute peine et toute mort. Mais vous n’avez rien gagné. Toutes vos cruautés les plus recherchées se tournent en attraits pour nous.
Sainte Marcienne acheva son martyre dans l’amphithéâtre : un lion la respecta, mais blessée par un taureau, la dent d’un léopard l’acheva.
Note
[1] Dellys, sur la côte de Kabylie.