Qu’est-ce qu’un sacrement ?
Les sacrements de l’Église continuent les paroles et les gestes de Jésus pour donner la vie de Dieu. Les sacrements institués par Jésus sont au nombre de sept : le Baptême, la Confirmation, l’Eucharistie, la Pénitence, l’Onction des malades, l’Ordre et le Mariage. Ces sacrements touchent toutes les étapes et tous les moments importants de la vie du chrétien.
On peut les classer en trois genres d’action :
- L’initiation : les sacrements qui donnent naissance et croissance.
- La guérison : les sacrements qui redonnent force.
- La mission : les sacrements au service de la communion.
1. Les sacrements de l’initiation
L’initiation chrétienne est réalisée par l’ensemble des trois sacrements de l’initiation : le Baptême qui est le début de la vie nouvelle, la Confirmation qui en est l’affermissement, et l’Eucharistie qui nourrit le chrétien avec le Corps et le Sang du Christ en vue de sa transformation en Lui.
Le sacrement du Baptême
Le nom du Baptême vient du geste qui le réalise : baptiser signifie « plonger », « immerger ». La plongée dans l’eau représente l’ensevelissement du catéchumène, celui qui demande le baptême, dans la mort du Christ d’où il est relevé par la résurrection avec Lui. Il est comme une « nouvelle créature » (2 Corinthiens 5, 17 ; Galates 6, 15).
Les grands événements de l’histoire de l’Alliance de Dieu avec l’humanité, rappelés dans la Vigile Pascale, (célébration de la nuit de Pâques) annonçaient déjà le Baptême. Par exemple, la traversée de la mer Rouge, véritable libération d’Israël de l’esclavage en Égypte, annonce la libération par le Baptême. Par sa Pâque, sa mort et sa Résurrection, le Christ a ouvert à tous les hommes les sources du Baptême. Le Baptême se donne donc en plongeant le catéchumène dans l’eau, ou en lui versant de l’eau sur la tête, en invoquant la Sainte Trinité : Je te baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit.
Le Seigneur lui-même annonce à Nicodème que le Baptême est nécessaire pour le suivre :
En vérité, en vérité, je te le dis : Nul s’il ne naît d’eau et d’Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu.
Qu’apporte le Baptême ?
Le don du Baptême, la grâce baptismale, comporte : le pardon du péché originel et de tous les péchés personnels, la naissance à la vie de fils adoptif du Père, membre du Christ, temple du Saint-Esprit. Le baptisé est incorporé à l’Église et participe à la mission du Christ. Le Baptême imprime dans le baptisé un signe ineffaçable, la marque du Seigneur, le caractère qui le consacre comme disciple du Christ. On ne peut donc être baptisé qu’une seule fois.
Le Baptême est le sacrement de la foi en Dieu. Chacun des fidèles ne peut croire que dans la foi de l’Église. La foi nécessaire pour le Baptême n’est pas une foi mûre et parfaite, mais un début appelé à se développer. La foi grandit encore après le Baptême. C’est pourquoi chaque année l’Église célèbre, dans la Vigile Pascale, le renouvellement de la « Profession de Foi » du Baptême.
Ceux qui subissent la mort à cause de la foi, qu’ils soient catéchumènes ou en recherche de Dieu, en s’efforçant d’accomplir sa volonté, sont sauvés même s’ils n’ont pas encore reçu le Baptême. Depuis les temps les plus anciens, le Baptême est donné aux petits enfants, car il est une grâce et un don de Dieu et ne suppose donc pas que ceux qui le reçoivent le méritent. Ces petits enfants sont baptisés dans la foi de l’Église. Par le Baptême, ils accèdent à la vraie liberté. En cas de nécessité urgente, toute personne peut baptiser, pourvu qu’elle ait l’intention de faire ce que fait l’Église.
Le sacrement de la Confirmation
Apprenant que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu, les apôtres qui étaient à Jérusalem y envoyèrent Pierre et Jean. Ceux-ci descendirent donc chez les Samaritains et prièrent pour eux, afin que l’Esprit Saint leur fût donné. Car Il n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Alors Pierre et Jean se mirent à leur imposer les mains et ils recevaient le Saint-Esprit.
Qu’apporte la Confirmation ?
La Confirmation rend parfait le don du Baptême. C’est le sacrement qui donne l’Esprit Saint pour nous enraciner plus profondément dans notre vie d’enfant de Dieu, nous unir plus fermement au Christ, rendre plus solide notre lien à l’Église, nous associer davantage à sa mission et nous aider à rendre témoignage de la foi chrétienne par nos paroles et nos actions.
Comme le Baptême, la Confirmation imprime dans le chrétien un caractère ineffaçable. Ce sacrement ne peut donc être reçu qu’une seule fois. En Orient, il est donné aux petits enfants immédiatement après le Baptême. Dans l’Église latine, celle à laquelle nous appartenons, on le donne après l’âge de raison. C’est normalement l’évêque qui célèbre ce sacrement. Il manifeste ainsi le lien avec le don de l’Esprit à la Pentecôte et la place des confirmés dans la communion de l’Église.
Le candidat à la Confirmation doit professer la foi catholique, être en état de grâce, c’est-à-dire avoir reçu le pardon de Dieu, avoir l’intention de recevoir ce sacrement et accepter de devenir disciple et témoin du Christ.
On reçoit la Confirmation par l’imposition des mains et l’onction avec le saint chrême, l’huile sainte. Par cette onction, les chrétiens participent davantage à la mission de Jésus-Christ et reçoivent la plénitude des dons de l’Esprit Saint.
Le sacrement de l’Eucharistie
Le sacrement de l’Eucharistie est désigné par plusieurs noms qui expriment sa richesse. Eucharistie signifie bénédiction, action de grâce, remerciement pour le don reçu. Le Repas du Seigneur rappelle la Cène que le Seigneur a prise avec ses disciples la veille de sa Passion, le Jeudi Saint. La Fraction du Pain renvoie au rite du repas juif célébré par Jésus à la Cène. Ses disciples Le reconnaîtront à ce geste (Luc 24, 13-35). Saint Sacrifice rappelle que le sacrement rend présent l’unique sacrifice du Christ Sauveur. On l’appelle aussi Communion parce que ce sacrement nous unit au Christ pour former un seul corps. La Messe indique que la liturgie du sacrement s’achève par l’envoi (missio) des participants pour accomplir la volonté de Dieu dans leur vie quotidienne.
La célébration eucharistique comporte toujours, en une seule et même action : la proclamation de la parole de Dieu, l’action de grâce à Dieu le Père pour tous ses bienfaits, surtout pour le don de son Fils, la consécration du pain et du vin et la participation au repas liturgique par la réception du Corps et du Sang du Seigneur.
Jésus Le Christ se donne
C’est le Christ Lui-même qui agit par les prêtres et qui offre le sacrifice eucharistique. C’est encore le même Christ qui est l’offrande du sacrifice. Seuls les évêques et les prêtres peuvent présider l’Eucharistie et consacrer le pain et le vin qui deviennent réellement le Corps et le Sang du Seigneur.
Avec l’appel de l’Esprit Saint sur le pain et le vin, le prêtre prononce les paroles de la consécration dites par Jésus pendant la dernière Cène : « Prenez et mangez-en tous : ceci est mon Corps livré pour vous. […] Prenez et buvez-en tous : ceci est la Coupe de mon Sang, le Sang de l’Alliance Nouvelle et Éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. »
Sous la forme visible du pain et du vin, le Christ Lui-même, vivant et glorieux, est présent de manière vraie, réelle, en son Corps et son Sang.
Qu’apporte l’Eucharistie ?
Celui qui veut recevoir le Christ dans la Communion doit se trouver en état de grâce. Celui qui a conscience d’avoir péché gravement (péché mortel) ne doit pas communier sans avoir reçu le pardon par le sacrement de la Pénitence.
La Communion au Corps et au Sang du Christ renforce l’union avec le Seigneur, et nous aide donc à lutter contre le péché. Ainsi, elle nous permet de vaincre des péchés véniels (légers) et nous préserve des péchés graves. La Communion développe l’unité de l’Église, Corps du Christ. Si l’on y est préparé, l’Église recommande de recevoir la Communion chaque fois que l’on participe à la Messe. Elle en fait l’obligation au moins une fois par an au moment de Pâques. Puisque le Christ est réellement présent dans le sacrement de l’Eucharistie, on Le respecte et on L’adore dans le Saint Sacrement conservé à l’Église dans le tabernacle.
2. Les sacrements de guérison
Le Seigneur Jésus-Christ est le médecin de nos âmes et de nos corps. Il a pardonné ses péchés au paralytique et Il lui a rendu la santé du corps (Marc 2, 1-12). Il a voulu que son Église continue son œuvre de guérison et de salut, par la force de l’Esprit Saint. C’est le but des deux sacrements de la guérison : le sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation et le sacrement de l’Onction des malades.
Le sacrement de Pénitence et de Réconciliation
Le soir de Pâques, le Seigneur Jésus se montra à ses apôtres et leur dit : “Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » (Jean 20, 22-23).
Le don du retour vers Dieu
Le pardon des péchés commis après le Baptême est accordé par le sacrement de la conversion, de la confession, de la Pénitence ou de la Réconciliation. Revenir à la communion avec Dieu par la conversion est un mouvement suscité par la grâce de Dieu, plein de miséricorde et désireux de sauver tous les hommes. Nous devons demander cette grâce pour nous-mêmes comme pour les autres.
La confession individuelle et complète des péchés graves suivie du pardon sacramentel appelé l’absolution est le moyen habituel pour la réconciliation avec Dieu et avec l’Église.
Seuls les prêtres reçoivent de l’autorité de l’Église la faculté de pardonner les péchés au nom du Christ.
La conversion implique de se repentir, de regretter les péchés que l’on a commis et de s’engager par une ferme résolution à réparer le mal que l’on a fait et à ne plus pécher à l’avenir. Le repentir, appelé aussi contrition, doit être inspiré par la foi.
Acte de contrition
Mon Dieu, j’ai un très grand regret de T’avoir offensé,
parce que Tu es infiniment bon, infiniment aimable
et que le péché Te déplaît.
Je prends la ferme résolution,
avec le secours de Ta sainte grâce,
de ne plus T’offenser et de faire pénitence.
Comment reçoit-on le sacrement de Pénitence et de Réconciliation ?
Celui qui veut obtenir la réconciliation avec Dieu et avec l’Église doit dire au prêtre tous les péchés graves qu’il n’a pas encore confessés et dont il se souvient, après avoir examiné soigneusement sa conscience. Il est aussi recommandé de confesser ses péchés moins graves : péchés véniels.
Le confesseur propose une pénitence pour réparer les dommages causés par les péchés et rétablir une manière de vivre propre aux disciples du Christ.
Qu’apporte le sacrement de la Pénitence ?
Le sacrement de la Pénitence nous réconcilie avec Dieu et nous fait rentrer dans la pleine communion avec Lui. Il nous réconcilie aussi avec l’Église et avec nos frères. Il nous donne la paix et la sérénité et fait grandir nos forces spirituelles pour vivre en chrétiens.
L’Onction des malades
Quelqu’un d’entre vous est-il malade ? Qu’il appelle les anciens de l’Église et qu’ils prient sur lui, après l’avoir oint d’huile au nom du Seigneur. La prière et la foi sauveront le patient, et le Seigneur le relèvera. S’il a commis des péchés, ils lui seront remis (Jacques 5, 14-15).
Le don du sacrement des malades
Le sacrement de l’Onction des malades a pour but de donner une aide spéciale au chrétien confronté aux difficultés d’une maladie grave ou de la vieillesse. Le chrétien peut recevoir le sacrement des malades chaque fois qu’il subit une maladie grave.
Comment reçoit-on le sacrement des malades ?
Seuls les prêtres peuvent donner le sacrement de l’Onction des malades. Pour le faire, ils emploient de l’huile bénite par l’évêque ou, en cas de besoin, par le prêtre lui-même. Avec cette huile, il marque le front et les mains du malade en priant Dieu pour lui.
Qu’apporte le sacrement des malades ?
Les fruits du sacrement de l’Onction des malades sont :
- L’union du malade à la souffrance de Jésus au moment de sa Passion, pour son bien et pour celui de toute l’Église.
- Le réconfort, la paix et le courage pour supporter chrétiennement les souffrances de la maladie ou de la vieillesse.
- Le pardon des péchés si le malade n’a pas pu se confesser.
- Le rétablissement de la santé, si cela convient à sa croissance spirituelle.
- La préparation à la mort, passage à la vie éternelle.
3. Les sacrements du service
Les sacrements de l’Ordre et du Mariage sont orientés vers le service d’autrui. Ils confèrent une mission particulière dans l’Église et servent à la croissance de tous les baptisés.
Ceux qui ont déjà été consacrés par le Baptême et la Confirmation peuvent recevoir des consécrations particulières. Ceux qui reçoivent le sacrement de l’Ordre sont consacrés pour être, au nom du Christ, pasteurs de l’Église. De leur côté, « les époux chrétiens,… sont fortifiés et comme consacrés par un sacrement spécial » (Concile Vatican II).
Le sacrement de l’Ordre
Le sacrement de l’Ordre s’appelle ainsi parce que, dans la société romaine antique, ce mot désignait un groupe constitué pour gouverner la cité. Dans l’Église, il y a aussi des ensembles de personnes, des ordres dans lesquels on est intégré par l’ordination.
Pour servir au nom du Christ-Tête de son Corps qu’est l’Église
Par le Baptême, tous les fidèles participent à la mission du Christ, Prêtre, Prophète et Roi. Dans cette communion et cette mission du baptisé, il existe une autre participation à la mission du Christ : servir au nom et en la personne du Christ-Tête au milieu de la communauté. Ce service comporte trois missions essentielles : l’enseignement, la sanctification et le gouvernement du Peuple de Dieu.
Les trois ordres
Le ministère ordonné comprend : les évêques, les prêtres et les diacres. Ce sont les évêques qui célèbrent les ordinations dans les trois degrés du sacrement de l’Ordre.
L’évêque reçoit la plénitude du sacrement de l’Ordre. Il entre ainsi dans le Collège épiscopal et il devient le chef visible de l’Église particulière qui lui est confiée, le diocèse. Membres du Collège des successeurs des apôtres, les évêques en communion avec le successeur de Pierre, le Pape, et sous son autorité, ont part à la responsabilité et à la mission de toute l’Église.
Les prêtres sont les coopérateurs de l’évêque et portent avec lui la responsabilité du diocèse. Ils reçoivent de l’évêque la charge d’une communauté paroissiale ou d’une fonction déterminée.
Les diacres sont ordonnés pour le service de l’Église. Ils sont appelés à exercer des fonctions dans le ministère de la Parole et de l’Eucharistie, et le service de la charité.
Comment reçoit-on le sacrement de l’Ordre ?
On reçoit le sacrement de l’Ordre par l’imposition des mains de l’évêque, suivie d’une prière consécratoire qui appelle l’Esprit Saint sur celui qui est ordonné. C’est l’Église qui appelle à recevoir l’ordination.
Dans l’Église latine, seuls des hommes appelés et résolus à s’engager dans le célibat pour l’amour de Dieu et le service des hommes peuvent être ordonnés pour devenir prêtre ou évêque.
Le sacrement du Mariage
Le don du sacrement du Mariage pour les baptisés
Le mariage entre deux baptisés, vivant de la foi chrétienne, est un sacrement s’il est décidé librement, voulu comme unique et définitif, c’est-à-dire jusqu’à la mort, et ouvert à l’accueil des enfants.
Le sacrement du Mariage donne aux époux la grâce de renforcer et perfectionner leur amour, d’affermir leur unité indissoluble et de se sanctifier dans leur vie familiale.
Le sacrement du Mariage s’épanouit dans la famille
La famille chrétienne est le cadre où les enfants reçoivent de leurs parents la première annonce de la foi et la première initiation à la prière. La famille est appelée « Église domestique », communauté de grâce et de prière, expérience d’amour et de réconciliation, école des vertus humaines et de la charité chrétienne.
Comment reçoit-on le sacrement du Mariage ?
Le mariage doit être célébré publiquement par l’échange des consentements : l’engagement public et libre des époux l’un envers l’autre. La célébration se fait normalement devant l’assemblée chrétienne, les témoins et le curé, ou un prêtre ou un diacre, délégués par lui. Le célébrant appelle la bénédiction de Dieu sur les époux et leur foyer.
Le sacrement du Mariage est unique
Le sacrement est un don de Dieu, l’Église ne se reconnaît donc pas le pouvoir d’annuler ce don. Quelqu’un qui a réellement reçu le sacrement de mariage ne peut pas se marier une seconde fois après un divorce. S’il le fait, il demeure membre de l’Église, puisque le don du baptême ne peut pas être annulé, mais il entre dans une rupture de la vie sacramentelle tant qu’il ne peut pas recourir au sacrement de Pénitence.