Abba Orisios dit : « Je pense que si l’homme ne garde pas bien son cœur, il oublie et néglige tout ce qu’il entend, et ainsi l’ennemi, trouvant place en lui, le fait tomber. Il en va, en effet, comme d’une lampe garnie de sa mèche et allumée : si on a négligé de prendre de l’huile, elle s’éteint peu à peu et finalement les ténèbres en ont raison ; bien plus, il arrive qu’un rat s’approche de la lampe, cherchant à dévorer la mèche : avant que l’huile ne soit épuisée, il ne peut le faire, mais quand il voit qu’il n’y a plus ni lumière ni chaleur, alors en voulant prendre la mèche il renverse la lampe ; et si celle-ci est en terre cuite elle se brise, mais si elle est en airain, le maître de la maison l’équipe à nouveau. Ainsi en va-t-il de l’âme négligente : peu à peu l’Ésprit Saint s’éloigne jusqu’à complète extinction de sa ferveur ; et alors, l’ennemi dévorant la ferveur de l’âme, le corps lui aussi dépéri de malice. Mais si cet homme est dans une bonne disposition envers Dieu et qu’il a été simplement surpris par négligence, Dieu qui est compatissant lui envoie sa crainte et le souvenir des châtiments, et il le prépare à être vigilant et à se garder à l’avenir avec beaucoup de sûreté, jusqu’à sa visite ».