Étiquette : Vertus

L’humilité – Dysmas de Lassus

Cette vertu a toujours eu, dans la spiritualité chrétienne, une place particulière. Saint Bernard écrit : « Efforcez-vous à l’humilité, elle est le fondement et la gardienne des vertus ; recherchez-la avec ardeur, elle seule peut sauver vos âmes » [1]. Dans le texte dont plusieurs passages ont été cités plus haut [2], Dorothée de Gaza l’exprime en utilisant l’image du mortier...

Le risque – Simone Weil

Le risque est un besoin essentiel de l’âme. L’absence de risque suscite une espèce d’ennui qui paralyse autrement que la peur, mais presque autant. D’ailleurs il y a des situations qui, impliquant une angoisse diffuse sans risques précis, communiquent les deux maladies à la fois. Le risque est un danger qui provoque une réaction réfléchie ; c’est-à-dire qu’il ne dépasse...

L’illusion – Simone Weil

On se porte vers une chose parce qu’on croit qu’elle est bonne, et on y reste enchaîné parce qu’elle est devenue nécessaire. Les choses sensibles sont réelles en tant que choses sensibles, mais irréelles en tant que biens. L’apparence a la plénitude de la réalité, mais en tant qu’apparence. En tant qu’autre chose qu’apparence, elle est erreur. L’illusion concernant les...

L’homme et son rapport au temps – C. S. Lewis

Extrait d’une lettre d’un diable expert en tentation à son apprenti Les hommes vivent dans le temps mais notre Ennemi [1] les destine à vivre dans l’éternité. Je pense que c’est là la raison pour laquelle il veut qu’ils tiennent toujours compte de deux choses : de l’éternité et de ce laps de temps qu’ils appellent le présent. Car le présent...

Du repentir #2 : Métanoïa d’un diacre

Un frère interrogea un vieillard, disant : « S’il arrive à quelqu’un, sous l’effet d’une impulsion quelconque, de succomber à une tentation, que se passe-t-il ? » Et l’autre lui fit le récit suivant : « Dans un cénobium d’Égypte, il y avait un diacre renommé. Or un curiale, poursuivi par un gouverneur, vint au cénobium avec toute sa maison. Poussé par le diable, le diacre...

La garde du cœur #2

Un frère dit à un vieillard : « Je ne vois pas de combat dans mon cœur ». Le vieillard lui dit : « Tu es un édifice à quatre portes : chacun entre et sort comme il veut, et toi tu ne le remarques pas ; mais si tu avais une porte et que tu la fermes et ne permette pas à quelqu’un, c’est-à-dire aux mauvaises...

L’attention – Simone Weil

La clef d’une conception chrétienne des études c’est que la prière est faite d’attention. C’est l’orientation vers Dieu, de toute l’attention dont l’âme est capable. La qualité de l’attention est pour beaucoup, dans la qualité de la prière. La chaleur du cœur ne peut pas y suppléer. Seule la partie la plus haute de l’attention entre en contact avec Dieu,...

La réciprocité en amour – Karol Wojtyła

La réciprocité nous oblige à considérer l’amour de l’homme et de la femme moins comme l’amour de l’un pour l’autre que plutôt comme quelque chose qui existe entre eux. Elle est étroitement liées à l’amour entre l’homme et de la femme. Arrêtons-nous à cette proposition. Elle suggère que l’amour n’est pas dans la femme ni dans l’homme – car alors...

Qu’est-ce que la chasteté ?

Une conception sacrale ? La chasteté est souvent envisagée comme un bien reçut à la naissance, on parle par exemple de la pureté des petits enfants. Ainsi comprise cette pureté se doit d’être conservée, elle peut être abîmée par perte, par des « actes impurs ». Nous sommes ici dans la conception d’un ordre sacral pour lequel sous-tend l’enjeux d’un ordre du monde...

La garde du cœur

Ma vie intérieure sera ce qu’est ma Garde du cœur : Garde ton cœur avant tout, car de lui jaillit la vie. Proverbes 4, 23 Cette garde du cœur n’est autre chose que la sollicitude habituelle ou du moins fréquente pour préserver tous mes actes, à mesure qu’ils se présentent, de tout ce qui pourrait vicier leur mobile ou leur accomplissement....

Du repentir #1 : Métanoïa d’une jeune fille

On disait d’une jeune fille que ses parents étaient morts et qu’elle était restée orpheline. Elle se proposa de faire de sa maison un hospice pour les pères de Scété. Elle demeura donc ainsi pendant un certain temps, hébergeant et soignant les pères. Ensuite ayant dépensé ses biens, elle commença à manquer. Alors des hommes pervers s’attachèrent à elle et...

Qu’est-ce que la vertu ?

La morale bourgeoise du XIXème siècle a fait de la vertu « une vieille fille grondeuse et édentée » (M. SCHELER, Unsturz der Werte I, p. 13), timorée et inoffensive ; de l’idéal, une honnêteté pour gens qui ne font de mal à personne, ou même carrément une médiocrité maussade à l’abri du risque… Pour l’hellénisme classique, au contraire, la vertu était l’apanage...