Ma vie intérieure sera ce qu’est ma Garde du cœur :
Garde ton cœur avant tout, car de lui jaillit la vie.
Cette garde du cœur n’est autre chose que la sollicitude habituelle ou du moins fréquente pour préserver tous mes actes, à mesure qu’ils se présentent, de tout ce qui pourrait vicier leur mobile ou leur accomplissement. Sollicitude calme, aisée, sans contention, mais forte cependant puisque basée sur le recours filial à Dieu.
C’est un travail du cœur et de la volonté plus que de l’esprit, qui doit rester libre pour l’accomplissement de ses devoirs. Loin de gêner l’action, la garde du cœur la perfectionne en la réglant par l’esprit de Dieu et en l’ajustant aux devoirs d’état.
Cet exercice se pratique à toute heure. C’est une vue, par le cœur, des actions présentes et une attention modérée aux diverses parties d’une action à mesure qu’on la fait. C’est l’observation exacte de l’Age quod agis. L’âme comme une sentinelle vigilante exerce sa sollicitude sur tous les mouvements de son cœur, sur tout ce qui se passe dans son intérieurs et extérieurs, pensées, paroles, actions.
La garde du cœur exige un certain recueillement, elle ne peut se faire par une âme dissipée. Par la fréquence de cet exercice on en acquiert peu à peu l’habitude.
Où vais-je et à quoi ? Que ferait Jésus ; comment se comporterait-il à ma place ? Que me conseillerait-il ? Que demande-t-il de moi en ce moment ? Telles sont les questions qui viennent spontanément à l’âme avide de vie intérieure.
Pour l’âme qui va à Jésus par Marie, cette garde du cœur revêt un caractère plus facilement affectif encore, et recourir à cette bonne Mère devient comme un besoin incessant pour son cœur.