Si la Parole convoque la communauté, c’est l’Eucharistie qui fait d’elle un corps : « Parce qu’il n’y a qu’un pain – écrit saint Paul – à plusieurs nous ne sommes qu’un corps, car tous nous participons à ce pain unique » (1 Co 10, 17). L’Église n’est donc pas le résultat d’une somme d’individus, mais une unité entre ceux qui sont nourris de l’unique Parole de Dieu et de l’unique Pain de vie. La communion et l’unité de l’Église, qui naissent de l’Eucharistie, sont une réalité dont nous devons avoir une conscience toujours plus grande, également lorsque nous recevons la sainte communion, être toujours plus conscients que nous entrons dans l’unité avec le Christ et que nous devenons ainsi un entre nous. Nous devons toujours à nouveau apprendre à protéger et à défendre cette unité contre les rivalités, les différends et les jalousies qui peuvent naître dans ou entre les communautés ecclésiales. Je voudrais en particulier demander aux mouvements et aux communautés apparues après le Concile Vatican II, qui au sein de notre diocèse également, sont un don précieux dont nous devons toujours rendre grâce au Seigneur, je voudrais demander à ces mouvements, qui, je le répète sont un don, de toujours prendre soin que leurs itinéraires de formation conduisent leurs membres à développer un sens véritable d’appartenance à la communauté paroissiale. Au centre de la vie de la paroisse, comme je l’ai dit, il y a l’Eucharistie, et en particulier la célébration du Dimanche. Si l’unité de l’Église naît de la rencontre avec le Seigneur, il n’est pas secondaire alors que l’adoration et la célébration de l’Eucharistie fassent l’objet d’une grande attention, en offrant ainsi la possibilité à ceux qui y participent de faire l’expérience de la beauté du mystère du Christ. Etant donné que la beauté de la liturgie « n’est pas pur esthétisme, mais modalité par laquelle la vérité de l’amour de Dieu, manifesté dans le Christ, nous rejoint, nous fascine et nous emporte » (Sacramentum caritatis, n. 35), il est important que la célébration eucharistique manifeste, communique, à travers les signes sacramentaux, la vie divine et révèle aux hommes et aux femmes de cette ville le vrai visage de l’Église. […]
Enfin, il ne faut pas oublier le témoignage de la charité, qui unit les cœurs et ouvre à l’appartenance ecclésiale. Pour expliquer le succès rencontré par le christianisme des premiers siècles, la montée d’une prétendue secte juive devenue religion d’Empire, les historiens répondent que ce fut notamment l’expérience de la charité des chrétiens qui a convaincu le monde. Vivre la charité est la forme primaire de la dimension missionnaire. La Parole annoncée et vécue devient crédible si elle s’incarne en comportements de solidarité, de partage, en gestes qui montrent le visage du Christ comme d’un véritable Ami de l’homme. Puisse le témoignage silencieux et quotidien de la charité promue par les paroisses grâce à l’engagement d’un grand nombre de fidèles laïcs, continuer de s’étendre toujours davantage, pour que celui qui vit dans la souffrance ressente la proximité de l’Église et fasse l’expérience de l’amour du Père, riche de miséricorde. Soyez donc de « bons samaritains » prêts à soigner les blessures matérielles et spirituelles de vos frères. Les diacres, conformés par l’ordination avec le Christ serviteur, pourront rendre un service utile en promouvant une attention renouvelée envers les formes de pauvreté anciennes et nouvelles. Je pense par ailleurs aux jeunes : très chers amis, je vous invite à mettre au service du Christ et de l’Evangile votre enthousiasme et votre créativité, en vous faisant les apôtres des jeunes de votre âge disposés à répondre de manière généreuse au Seigneur, qui vous appelle à le suivre de plus près, dans le sacerdoce ou dans la vie consacrée.