Marie de la Croix, fondatrice des Petites Sœurs des pauvres
Dieu me veut pour lui, il me garde pour une œuvre qui n’est pas connue…
Jeanne Jugan, 24 ans, fille de marin disparu en mer, vient de décliner la demande en mariage d’un garçon de Cancale. En 1817, elle travaille comme aide-soignante à l’hôpital de Saint-Servan et entre dans la société du Très-Saint-Cœur-de-la-Mère-Admirable, fondée par saint Jean Eudes. Pendant l’hiver 1839, Jeanne recueille chez elle une vieille femme aveugle et infirme. Elle lui cède son lit et s’installe elle-même au grenier. C’est l’humble début d’une grande œuvre. Avec deux amies, Jeanne élargit son accueil à d’autres personnes âgées. Conseillée par les frères de Saint-Jean-de-Dieu, elle fait la quête pour subvenir aux besoins de ses pauvres. Élue supérieure de la communauté naissante (1842), Jeanne, qui est devenue sœur Marie de la Croix, est pourtant bientôt écartée des responsabilités par l’abbé Le Pailleur et n’est pas invitée au premier chapitre général des Petites Sœurs des pauvres. Commence alors pour elle un long temps de désert. Reléguée au milieu des novices, Jeanne partage leur vie jusqu’à sa mort, à la Tour-Saint-Joseph, près de Rennes, le 29 août 1879.