Marie ne contracta pas le péché originel justement à cause de l’excellence de son Fils, dans ce sens qu’Il est rédempteur, réconciliateur et médiateur […]. Je le montre de trois façons :
- en référence à Dieu avec qui le Rédempteur opère la réconciliation ;
- en relation au mal duquel il libère ;
- en relation à la dette qu’il était tenu d’acquitter.
1 […] La manière la plus haute et la plus parfaite de réparer l’offense de quiconque n’est autre que de prévenir cette offense. Si en effet la réparation se limite à apaiser l’offensé pour l’amener au pardon, la réparation n’est pas parfaite… Pour cette raison, le Christ n’aurait pas rendu de réparation parfaite à la Très sainte Trinité s’il n’avait pas prévenu, au moins en quelqu’un, l’offense à la Trinité même; et ensuite si l’âme de quelque fils d’Adam n’existait pas l’exemption de telle faute. Par conséquent, il doit exister quelque descendant d’Adam, exempté de la faute originelle, qui n’ait pas de faute.
2 Le médiateur parfait mérite que toute peine soit enlevée pour celui qu’il veut réconcilier. Mais la faute originelle représente une grande punition, la privation même de la vision divine… Donc si le Christ nous a réconcilié avec Dieu de manière parfaite, il a mérité qu’au moins quelqu’un fût préservé par cette grave peine. Mais ceci ne pouvait arriver que pour sa Mère […]
3. La personne réconciliée, à la limite, ne se sent pas obligée vis-à-vis du médiateur si elle n’a pas reçu le maximum de bien possible. […] Et personne ne se sentirait ensuite aussi extrêmement obligée envers le Christ médiateur que la personne préservée du péché originel […].