Les gens pieux, sages et bons ne sont pas effrayés par la mort, à cause de la grande espérance qu’ils ont devant eux. Ils pensent tous les jours à la mort comme à un exode, et au dernier jour où seront enfantés les fils d’Adam. L’apôtre Paul dit : « La mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même en ceux qui n’ont pas péché, ainsi est-elle passée en tous les fils d’Adam » (Rm 5,14.12)… Elle est passée aussi en tous les hommes de Moïse à la fin du monde. Cependant Moïse a proclamé que son règne serait aboli ; la mort pensait emprisonner tous les hommes et régner sur eux pour toujours…, mais quand le Très Saint a appelé Moïse du sein du buisson, il lui a dit : « Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » (Ex 3, 6). Entendant ces paroles, la mort a été ébranlée, a tremblé de crainte et a compris… que Dieu est le roi des morts et des vivants et qu’il viendrait un temps où les hommes échapperaient à ses ténèbres. Et voici que Jésus notre Sauveur a répété cette parole aux saducéens et leur a dit : « Il n’est pas un Dieu des morts ; tous vivent pour lui » (Lc 20, 38)…
Car Jésus est venu, le meurtrier de la mort ; il a revêtu un corps de la descendance d’Adam, a été fixé à la croix et a goûté la mort. Elle a compris qu’il allait descendre chez elle. Toute troublée, elle a verrouillé ses portes, mais lui a brisé ses portes, est entré chez elle et a commencé à lui arracher ceux qu’elle détenait. Les morts, voyant la lumière dans les ténèbres, ont levé la tête hors de leur prison et ont vu la splendeur du Roi Messie… Et la mort, voyant les ténèbres commencer à se dissiper et des justes ressusciter, a appris qu’à l’achèvement du temps il ferait sortir de son pouvoir tous les captifs.