Qui jamais possédera un langage assez sublime pour célébrer dignement les grandeurs de la Vierge, par laquelle fut rendue la vie au monde qui languissait dans les liens de l’antique mort ?
Elle est la branche de l’arbre de Jessé, la Vierge qui devait être Mère, le jardin qui recevra le germe céleste, la fontaine sacrée sur laquelle le ciel a mis son sceau, cette femme dont la virginité a reproduit le bonheur du monde.
Le père des humains tomba dans la mort, pour avoir aspiré les poisons du serpent ennemi ; le virus qui l’atteignit a infecté sa race tout entière, et l’a frappée d’une plaie profonde.
Mais le Créateur, plein de compassion pour son oeuvre, et voyant du haut du ciel le sein de la Vierge exempt de cette souillure, veut s’en servir pour donner au monde languissant sous le poids du péché les joies du salut.
Gabriel, envoyé des cieux, vient apporter à la chaste Vierge le message éternellement préparé ; le sein de la jeune fille devenu vaste comme le ciel, contient tout à coup celui qui remplit le monde.
Elle demeure vierge, elle devient mère ; le Créateur de la terre vient de naître sur la terre ; le pouvoir du redoutable ennemi de l’homme est brisé ; une lumière nouvelle éclaire tout l’univers.
Gloire, honneur et puissance à la royale Trinité, Dieu unique ! qu’elle règne à jamais dans les siècles des siècles !