Ceux qui s’approchent du pauvre le font d’abord dans un désir de générosité, pour l’aider et le secourir ; ils se prennent pour des sauveurs et souvent se mettent sur un piédestal. Mais en touchant le pauvre, en l’atteignant, en établissant une relation aimante et confiante avec lui, le mystère se dévoile. Au cœur de l’insécurité du pauvre il y a une présence de Jésus. C’est alors qu’ils découvrent le sacrement du pauvre et qu’ils touchent au mystère de la compassion. Le pauvre semble briser les barrières de la puissance, de la richesse, de la capacité et de l’orgueil ; il fait fondre ces carapaces que le cœur humain met autour de lui pour se protéger. Le pauvre révèle Jésus-Christ. Il fait découvrir à celui qui est venu pour « l’aider », sa propre pauvreté et sa propre vulnérabilité ; il lui fait découvrir aussi sa capacité d’aimer, les puissances aimantes de son cœur. Le pauvre a un pouvoir mystérieux : dans sa faiblesse, il devient capable de toucher les cœurs endurcis et de leur révéler les sources d’eau vive cachées en eux. C’est la toute petite main de l’enfant dont on n’a pas peur et qui se glisse à travers les barreaux de notre prison d’égoïsme. Il arrive à ouvrir la serrure. Il libère. Et Dieu se cache dans l’enfant.
Les pauvres nous évangélisent. C’est pour cela qu’ils sont les trésors de l’Église.