Chez la femme, prédominance de l’expression
On rencontre toujours la même difficulté ; la femme réagit autour de cette affirmation : une chose qui ne serait pas exprimée, c’est comme si elle n’existait pas. Remarquez bien le « comme si ». Et c’est déjà très grave : si le mari ne dit pas à sa femme qu’il l’aime, c’est comme si elle n’était pas aimée.
Vous avez tous entendu une femme vous dire : « Je sais bien que mon mari m’aime, mais il ne me le dit jamais ». Et si l’on interroge le mari sur son comportement à l’égard de sa femme, il répondra en toute candeur : « Mais voyons ! Cela fait quatorze ans que nous sommes mariés ! » Cela veut dire chez lui quatorze ans de travail, de fidélité, de dévouement, et il faut encore lui dire qu’il l’aime ? Il a l’impression qu’on surajoute une consigne qui va le faire tomber en plein dans le ridicule.
La femme a besoin de s’entendre dire par son mari qu’il l’aime, qu’elle est jolie, qu’elle lui plait, qu’il n’y en a pas d’autres qu’elle et des tas de choses aimables…, quelle est son « épouse préférée » […].
Chez l’homme, prédominance des faits
Pour un homme, aimer sa femme c’est faire des heures supplémentaires afin de pouvoir lui offrir un cadeau, c’est l’aider à la maison […].
Vous voyez donc […] l’opposition des deux tempéraments, l’homme mettant son amour, son dévouement, sa fidélité dans des actes, la femme au contraire ne comprenant l’amour que si, en plus, il s’exprime par des gestes et par des paroles de tendresse.
Et il faut bien saisir qu’il y a deux tempéraments qui fonctionnent constamment au bénéfice de la communauté, si chacun essaie vraiment de comprendre le point de vue de l’autre ; et si quand même la femme essaie de voir dans la volonté de son mari de prendre sa part des tâches quotidiennes la marque bien concrète d’un amour authentique, elle comprend que, l’amour, ce n’est pas seulement quelque chose qui se dit, mais quelque chose qui se fait.