« J’ai cherché le repos en toutes choses » dit la Sagesse de Dieu ; « et je demeurerai, dit-elle ensuite, dans l’héritage du Seigneur » (Si 24, 7). L’héritage du Seigneur, dans sa totalité c’est l’Église, tout spécialement c’est Marie, et c’est l’âme de chaque fidèle en particulier… Le texte continue : « Alors le Créateur de l’univers m’a parlé et m’a commandé ; celui qui m’a créée m’a fait dresser ma tente. Il ma dit : ‘ Installe-toi en Jacob ‘ » (v. 8). Ayant en effet cherché partout le repos et ne l’ayant trouvé nulle part, la Sagesse de Dieu, son Verbe, s’est d’abord réservé comme son héritage le peuple juif, auquel par Moïse il a « parlé et commandé »… Et celui qui par cette seconde création a créé la Synagogue, la mère de l’Église, « s’est reposé dans sa tente », dans la tente de l’Alliance. Maintenant, dans l’Église, il repose dans le sacrement de son Corps.
Et, comme il avait aussi cherché, pour ainsi dire, parmi toutes les femmes celle de qui il naîtrait, il s’est choisi tout spécialement Marie, qui depuis est appelée « bénie entre toutes les femmes » (Lc 1, 28)… Le Christ, qui l’avait créée nouvelle créature (cf 2 Co 5, 17), est venu reposer en son sein.
C’est également à chaque âme fidèle prédestinée au salut que cette Sagesse « commande et parle », quand elle veut et comme elle veut. Elle le fait soit intérieurement par l’intelligence naturelle, par laquelle elle « illumine tout homme venant en ce monde » (Jn 1, 9) et par l’inspiration de la grâce… ; soit au-dehors par la doctrine et par la création (cf Rm 1, 20)… Et la Sagesse de Dieu, son Verbe, qui crée et forme ainsi cette âme « dans le Christ Jésus pour que nos actes soient vraiment bons » (Ep 2, 10), vient reposer en sa conscience.