Trompeurs, tous ces slogans qui martèlent notre conscience : « Le jour où tu te maries, c’en est bien finit, au mieux tu t’en tires pour trente berges ! » Ou encore : « Un amour marié, c’est un amour bâclé ! » On croit entendre un détenu écoutant son verdict !
Pas de plus grand : « Oui à la vie » qu’un « Oui pour la vie ».
Pas de plus grand cri d’espérance que de promettre « Pour le meilleur et pour le pire » en toute confiance. « Je m’en sens incapable, je n’en ai pas la preuve, tout ça c’est de la foutaise ». Mais ne t’en fais pas, si tu mets Dieu dans le coup, tu n’es pas prêt de te planter. Pour toi, il a un amour fou !
Le mariage : ni convention sociale, ni habitude familiale, ni rite ecclésial, mais un besoin inhérent à l’âme même. Si tu aimes vraiment, mais vraiment, tu veux te donner pour toujours, toujours, toujours…
Si l’amour ne rime plus avec toujours, est-ce de l’amour ? Il finit par te jouer un sale tour.
Un cadeau qu’on peut reprendre quand on veut, est-ce un cadeau ? Que vaut un don qui calcule déjà la reprise ?
Donner tout ce que tu as, tout ce que tu es. Et non de manière transitoire, passagère, fugitive, ponctuelle, conditionnelle, juste en passant, par hasard… Mais de manière irrévocable, inaliénable, une fois pour toutes, bref : éternelle…
Bien sûr, pas évident ! Pas gagné d’avance ! Que serait une vie sans imprévisible, sans surprise ! Réglée d’avance, prévue, préprogrammée !
Serait-elle passionnante ? Une aventure sans risques, t’as déjà vu ça ? Le mariage : un saut dans le vide. Audacieux, courageux. Celui du parachutiste, du skieur-sauteur.
Un amour qui s’entoure de toutes les assurances, toutes les garanties, est-ce encore de l’amour ? Christophe Colomb aurait-il découvert l’Amérique s’il n’avait pris le large ? Erwin aurait-il marché sur la lune s’il ne s’était embarqué dans sa fusée ?
Exaltant ! Risquer ma vie, quand l’amour devient ma vie : rien de plus ! Mais en fait, le vide n’existe pas : les douces mains de Dieu sont toujours là ! Dans ces mains-là tu t’abandonnes quand, à celui que tu aimes, tu te donnes.
Non, pas un mirage, le mariage : Dieu s’y engage.
Pas un virage où déraper : un visage où habiter.