Il faut se départir d’une idée trop simpliste. Le pédophile contemporain n’est pas ce rustaud campagnard qui viole les petites filles dans les fermes. Celui-là existe encore, et il existera toujours, mais de moins en moins, parce que l’on sait prendre des moyens pour s’en protéger. Le pédophile ce n’est pas non plus celui qui guette les enfants à la sortie des classes, espérant trouver, selon ses tendances naturelles – hétéro ou homosexuelles – l’enfant dont il deviendra l’«ami» et avec lequel il satisfera un besoin de tendresse infantile, incapable d’assumer la responsabilité de sa propre sexualité.
Le pédophile contemporain, c’est Gide, Montherlant, Cohn Bendit et d’autres. C’est le pur produit d’une déchristianisation totale de la société, d’une société que nous avons engendrée. C’est le produit de la révolte contre toutes les valeurs éthiques qu’une société, qu’elle soit américaine ou européenne, avait construites. Une société qui rejette la responsabilité de la sexualité et qui la nie comme une réalité propre à la personne, comme le fait la théorie du gender. Une société qui méprise la valeur ascétique du travail et sa responsabilité du Bien commun. Une société qui fait de l’enfant un objet de jouissance non seulement sexuelle, mais une compensation à la tristesse et à la solitude. Une société qui réduit l’enfant à devenir victime universelle. Et, surtout, une société qui nie la vocation du corps ! Bien sûr, ce corps, on en prend soin esthétiquement, on l’enduit d’huile, on le baigne, on le bronze, on le soigne, on le dessine. Mais on le drogue ! Il est devenu le masque du vide de la personne. La personne est entrée dans le nirvāna du Zen. Il ne lui reste qu’un medium, le corps, pauvre signe d’une existence dépourvue de sens. Alors on se tourne vers l’enfant, on lui emprunte, on lui vole sa joie, on a besoin de sa tendresse, on le cajole sexuellement ou charnellement. On le fabrique à sa guise. On lui enlève ses droits à la paternité.
Il n’y a pas que le pédophile qui abuse de l’enfant. Toutes les lois bioéthiques que nos gouvernements sont en train de voter sont toutes des lois qui nient les droits de l’enfant et qui sont coupables vis-à-vis de lui, des abus de droits. Car l’enfant n’a pas seulement le droit de vivre et le droit au biberon, il a aussi le droit la vérité de l’intelligence, à l’éthique du bien et du mal objectifs, à la transcendance spirituelle et religieuse. C’est le sens que l’on doit donner à ces mots de Judith Reisman : nous sommes en voie de former une société de pédophiles ! Une société qui viole les droits de l’enfant !