Joseph a aimé Jésus comme un père son fils, et il a pris soin de lui, en lui donnant ce qu’il avait de meilleur. Joseph s’est occupé de cet enfant comme il lui avait été ordonné et a fait de Jésus un artisan en lui transmettant son métier. C’est pourquoi les voisins de Nazareth parlaient de Jésus en l’appelant indistinctement « charpentier » ou « le fils du charpentier » (Mt 13, 55)…
Jésus devait ressembler à Joseph, par les traits de son caractère, par sa façon de travailler et de parler. Son réalisme, son esprit d’observation, sa manière de s’asseoir à table et de partager le pain, son goût pour exposer la doctrine d’une manière concrète, en prenant pour exemple les choses de la vie ordinaire, reflètent ce qu’ont été l’enfance et la jeunesse de Jésus, ce qu’ont été par conséquent ses rapports avec Joseph. Quelle profondeur dans ce mystère ! Ce Jésus qui est un homme, qui parle avec l’accent d’une région déterminée d’Israël, qui ressemble à un artisan nommé Joseph, est bien le Fils de Dieu. Et qui peut apprendre quelque chose à Dieu ? Cependant il est vraiment homme, et sa vie est normale : un enfant d’abord, un jeune homme ensuite, qui aide dans l’atelier de Joseph, et enfin un homme mûr, dans la plénitude de l’âge : « Jésus grandissait en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes » (Lc 2, 52).
Joseph a été, sur le plan humain, le maître de Jésus. Il l’a entouré, jour après jour, d’une affection délicate ; il a pris soin de lui avec une abnégation joyeuse. N’est-ce pas là une bonne raison pour considérer cet homme juste (Mt 1, 19), ce saint patriarche, en qui culmine la foi de l’Ancienne Alliance, comme un maître de vie intérieure ?