Le Père des lumières (Jc 1, 17) invite les fils de la lumière (Lc 16, 18) à célébrer cette fête de lumière : « Approchez-vous de lui et soyez inondés de clarté », dit le psaume (33, 6). De fait, « celui qui habite une lumière inaccessible » (1 Tm 6, 16) a daigné se rendre accessible ; il s’est abaissé dans la nuée de la chair pour que le faible et le petit puissent monter jusqu’à lui. Quelle descente de miséricorde ! « Il a incliné les cieux », c’est-à-dire les sommets de la divinité, « et il est descendu » en devenant présent dans la chair, « et un nuage obscur était sous ses pieds » (Ps 17, 10)…
Obscurité nécessaire pour nous rendre la lumière ! La lumière véritable s’est cachée sous le nuage de la chair, (cf. Ex 13, 21) nuage obscur par sa ressemblance avec « notre condition humaine de pécheurs » (Rm 8, 3)… Puisque la vraie Lumière a fait de la chair sa cachette, nous qui sommes des êtres de chair, approchons-nous du Verbe fait chair…pour apprendre à passer peu à peu de la chair à l’esprit. Approchons-nous maintenant, car aujourd’hui un soleil nouveau brille plus qu’à l’ordinaire. Jusque-là il était enfermé à Bethléem dans l’étroitesse d’une crèche et connu de bien peu de monde, mais aujourd’hui, à Jérusalem, il est présenté devant un grand nombre dans le Temple du Seigneur… Aujourd’hui, le Soleil s’élance pour irradier le monde entier…
Si seulement mon âme pouvait brûler du désir qui enflammait Syméon, pour que je mérite d’être le porteur d’une si grande lumière ! Mais si l’âme n’a pas été d’abord purifiée de ses fautes, elle ne pourra pas aller « à la rencontre du Christ sur les nuées » de la vraie liberté (1 Th 4, 17)… Alors seulement elle pourra jouir avec Syméon de la lumière véritable et, comme lui, partir en paix.