« Vous êtes devenus les imitateurs du divin Maître » dit Paul. Comment cela ? « En recevant la parole au milieu des épreuves, dans la joie de l’Esprit Saint » (1 Th 1, 6)… L’épreuve affecte la partie matérielle de notre être ; la joie brille dans les hauteurs spirituelles. Je m’explique : les accidents de la vie sont tristes et pénibles, mais les résultats en sont joyeux, l’Esprit le voulant ainsi. Il est donc possible qu’on ne se réjouisse pas quand on souffre, si l’on souffre alors pour ses péchés, mais on se laissera même flageller avec allégresse si c’est pour le Christ (cf Ac 5, 41).
C’est là ce que l’apôtre nomme la « joie de l’Esprit » ; on la respire dans ce que la nature repousse avec horreur. On vous a suscité mille peines, dit-il, vous avez subi la persécution, mais l’Esprit ne vous a pas abandonné dans ces épreuves. Comme les trois enfants étaient entourés d’une douce rosée dans la fournaise (Dn 3), vous l’êtes aussi dans l’épreuve. Assurément cela ne dépendait pas de la nature du feu et ne pouvait avoir pour cause que le souffle de l’Esprit. Il n’est pas non plus dans la nature de l’épreuve de vous donner de la joie, et cette joie ne peut venir que d’une souffrance endurée pour le Christ, de la divine rosée de l’Esprit qui transforme en un lieu de repos la fournaise des épreuves. « Avec joie » dit-il, et non avec une joie quelconque, mais avec une joie intarissable ; c’est ce qu’il faut entendre, dès lors que l’Esprit Saint en est l’auteur.