Nous avons un Sauveur qui est médiateur universel, remplissant toutes choses, premier-né des créatures. Ce Jésus, dès le début du monde, dans ses membres sauvés émit une seule voix, une voix peu à peu grandissante, jusqu’à ce qu’elle devint très grande en lui-même, au moment où il expira.
Et cette Voix unique proclame qu’il n’y a pas de vie, sinon dans le Verbe, et que, comme le monde fut émis par le Verbe, par le Verbe encore il est conservé dans l’être et revient à son principe. Or, ce retour consiste en ce que les êtres inférieurs sont ramenés, chacun à son rang, par les supérieurs, et le premier de tous, celui qui les ramène tous, c’est Jésus. Nul ne peut revenir à la félicité, s’il ne cesse d’être bourbeux et sordide pour devenir spirituel : si nous voulons revenir à notre principe et goûter la joie de l’éternité, il est donc nécessaire qu’à cet appétit sensible qui nous attache au temps, nous préférions la vérité de la vie dans la pureté et la justice.
Telle est cette grande Voix, Voix qui résonne au fond de nos esprits, Voix que les Prophètes font pénétrer en nous, nous incitant à révérer l’unique Créateur, à pratiquer la vertu, à nous réfugier dans le Sauveur, en qui nous devenons capables de mépriser la vie des sens. Après avoir retenti pendant des siècles, après s’être amplifiée sans arrêt jusqu’à Jean, qui était la voix clamant dans le désert et qui montra du doigt le Sauveur, cette grande Voix s’est incarnée, et au bout de toute une série graduée de sons, de doctrine et de miracles, montrant que de toutes les choses terribles la plus terrible doit être choisie pour l’amour de la vérité, à savoir la mort sensible, ayant poussé un grand cri, elle expira.