La fête de la Toussaint ouvre une fenêtre sur un mystère répété tous les dimanches mais peu connu des chrétiens : la communion des saints. Voilà une dimension de l’Église que nous ignorons trop souvent : l’Église pleinement accomplie, la « cité du ciel », cette « foule immense de toutes nations que nul ne pouvait dénombrer ». Explorons un peu ce mystère.
1. Être saint c’est être heureux : les Béatitudes, chemin vers le bonheur
Mode d’emploi de la liberté pour être heureux
Les Béatitudes dévoilent ce qu’est le Bonheur : la morale évangélique est le mode d’emploi de la liberté pour être heureux. Déjà le Décalogue présentait le code de la route pour ne pas être malheureux : ne pas se fabriquer des faux dieux, ne pas tuer ou voler, être fidèle à son conjoint, ne pas être jaloux… C’est déjà essentiel de suivre le code de la route pour éviter les accidents mortels. Mais cela ne suffit pas pour savoir où l’on va ! Les Béatitudes nous montrent le but de la route morale : le bonheur ! « Heureux » ! voila le but de l’agir prôné par le Christ. En fait les Béatitudes sont des portes d’entrée pour le Ciel où notre bonheur sera d’être semblable à Jésus et « de le voir tel qu’il est »
Seul Jésus-Christ incarne pleinement toutes les Béatitudes
Seul Jésus-Christ incarne pleinement toutes les Béatitudes, il est véritablement :
- pauvre de cœur, doux, pur de cœur,
- assoiffé de justice, artisan de paix,
- affligé jusqu’aux larmes par le mal, persécuté pour la justice
- miséricordieux par nature
Les saints, connus ou non, ont incarné dans leur vie terrestre telle ou telle Béatitude. Mère Térésa, assoiffée de justice, a soigné les plus pauvres, Don Bosco, pur de cœur, a éduqué les jeunes des quartiers défavorisés de Turin, les moines de Tibhirine ont été des artisans de paix et de douceur jusqu’à donner leur vie par fidélité à leurs amis musulmans…
L’image du miroir : être saint c’est refléter le Christ
Les saints sont ces miroirs qui reflètent la présence lumineuse de Jésus dans le monde. Pour qu’un miroir reflète la lumière, il y a deux conditions. D’abord il doit faire face au rayon lumineux ou au moins être orienté vers lui. Cette condition nécessaire n’est pas suffisante : il faut aussi que le miroir ne soit pas sale au point de faire obstacle à la lumière. Plus il est propre, mieux il reflète la lumière. Même abîmé, il peut la réfléchir. Remarquons bien que la pureté du ‘miroir’ des saints n’est pas leur perfection morale. Ce qui est parfait chez eux c’est leur confiance en Jésus-Christ ; confiance par laquelle ils se sont complètement tournés vers Lui. Voila le sens de la première Béatitude. « Heureux les mendiants spirituels, le Royaume des Cieux est à eux » ! Même si leur « miroir » était abîmé par les épreuves de la vie, ils se sont laissés transformer par les sacrements (spécialement ceux du Pardon et de l’Eucharistie) pour mieux diffuser la lumière du Christ.
2. Vivre la réalité de la communion : la joie n’est totale que si elle est partagée
Être en communion de lumière avec Dieu est indissociable de la communion avec les autres. Les saints sont tous intimement unis. Comme dit Baudoin de Ford ils ont tous « un cœur unique ». Mieux encore, un saint est totalement tourné vers les autres, et spécialement ceux de la terre. Un saint ne veut rien garder pour lui. Tout ce qu’il a il le partage. Voilà le trésor de la communion des saints. Ce trésor, nos grands frères et grandes soeurs du ciel veulent nous le partager pour nous attirer vers la joie éternelle. Le problème c’est qu’ils ne peuvent pas agir contre notre gré. Est ce que nous leur demandons leur aide ? Est ce que nous les prions ? Il y a notre saint patron qui joue un rôle essentiel mais il ya a aussi les saints que nous aimons particulièrement. Ils doivent être nos compagnons de route. Nous devons connaître leur vie, leur demander conseil. C’est tout simple. La communion des saints est un trésor inépuisable dans lequel nous oublions souvent de puiser.
Prenons aujourd’hui la décision d’approfondir la vie d’un saint particulier et entrons en dialogue avec lui pour lui demander d’être notre guide sur la route du ciel. Amen.