La jeune fille est celle qui attend l’amour dans la réserve de son corps et de son cœur. Il ne s’agit pas de confondre réserve et crispation, pureté et raideur, comme l’a fait bien souvent un moralisme tristement et peureusement replié sur lui-même devant les réalités de la vie sexuelle et affective. Bien au contraire, si la jeune fille se réserve dans son cœur et dans son corps, c’est par fidélité à ce qui sera et qui n’est pas encore mais qui viendra, et cela s’appelle l’Espérance, et la force de son espérance est celle même de son désir et de sa certitude. Voilà ce qui va faire mûrir son cœur et la préparer à accueillir le fiancé, le moment venu, comme le don même de Dieu.
Je dors mais mon cœur veille. J’entends mon bien-aimé qui frappe :
Ouvre-moi ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite
Elle-même s’offre dans l’amour comme le don unique de Dieu au fiancé :
Elle est un jardin bien clos, ma sœur, ma fiancée, un jardin clos, une source scellée
Lorsque l’époux arrive, c’est pour s’introduire dans la salle de noce ; la virginité n’est pas refus de la fête, mais réserve pour entrer dans la plénitude de la fête et de la joie […].
Contre vents et marrées, l’Église continue de croire possible la virginité avant le mariage, pour l’homme comme pour la femme et d’en proclamer l’exigence. C’est une folie dans le monde moderne, et ce qui est encore plus fou, c’est de voir des jeunes, des fiancés, s’engager dans cette voie malgré tout le poids sociologique, toutes les pressions du monde actuel, manifester qu’elle reste possible sinon facile et qu’ils y trouvent leur épanouissement et leur joie.