Frères, célébrons aujourd’hui la venue de notre Roi, allons au-devant de lui, car il est aussi notre Dieu… Élevons vers Dieu notre cœur, n’éteignons pas l’esprit, allumons allègrement nos lampes, changeons l’habillement de notre âme. Comme des vainqueurs, prenons en mains des palmes, et comme des gens simples, acclamons-le avec le peuple. Avec les enfants, chantons avec un cœur d’enfant :
Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !…
Aujourd’hui même il entre à Jérusalem, à nouveau la croix se prépare, le billet d’accusation d’Adam est déchiré ; à nouveau le paradis s’ouvre, le larron y est introduit ; à nouveau l’Église est en fête…
Il ne vient pas accompagné par les puissances invisibles du ciel et les légions d’anges ; il n’est pas assis sur un trône sublime et élevé, protégé par les ailes des séraphins, un char de feu et des êtres aux yeux multiples, faisant tout trembler par des prodiges et le son des trompettes. Il vient caché dans la nature humaine. C’est un avènement de bonté, non de justice ; de pardon, non de vengeance. Il apparaît non dans la gloire de son Père, mais dans l’humilité de sa mère. Le prophète Zacharie nous avait annoncé cet avènement autrefois ; il appelait toute la création à la joie… :
Réjouis-toi de toutes tes forces, fille de Sion !
C’est la même parole que l’ange Gabriel avait annoncé à la Vierge : « Réjouis-toi »…, le même message aussi que le Sauveur a annoncé aux saintes femmes après sa résurrection : « Réjouissez-vous »…
Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi, assis sur un âne, un tout petit âne…
Qu’est-ce que cela ? Il ne vient pas avec éclat comme tous les autres rois. Il vient dans la condition du serviteur, époux plein de tendresse, agneau très doux, fraîche rosée sur la toison, brebis conduite à l’abattoir, agneau innocent entraîné au sacrifice… Aujourd’hui, les enfants des Hébreux courent au-devant de lui, offrant leurs rameaux d’olivier à celui qui est miséricordieux et, dans la joie, reçoivent avec des palmes le vainqueur de la mort.
Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Note
Références bibliques : 1 Th 5, 19 ; Mt 25, 7 ; Mt 21, 15 ; Col 2, 14 ; Lc 23, 43 ; Ez 1, 4s ; Ex 19, 16s ; Za 9, 9 ; Lc 1, 28 ; Mt 28, 9 grec ; Ph 2, 7 ; Jn 1, 29 ; Jg 6, 36 ; Jr 11, 19 ; Is 53, 7.