1. Présentation de saint Jérôme
Aujourd’hui nous fixerons notre attention sur saint Jérôme, un Père de l’Église qui a mis la Bible au centre de sa vie : il l’a traduite en latin, l’a commentée dans ses œuvres, et par-dessus tout il s’est engagé à la vivre dans le concret au cours de sa longue existence sur terre, en dépit du caractère notoirement difficile et fougueux qu’il avait reçu de la nature.
Jérôme était né à Stridon, vers 347, au sein d’une famille chrétienne qui lui assura une solide formation, l’envoyant même à Rome poursuivre ses études. Dans sa jeunesse, il se sentait attiré par la vie dans le monde [1], mais prévalurent en lui le désir et l’intérêt pour la vie chrétienne. Après avoir reçu le baptême, vers 366, il s’orienta vers la vie ascétique et, s’étant établi à Aquilée, il y rejoignit un groupe de chrétiens fervents qu’il définit comme « presque un chœur de bienheureux » [2], qui se réunissait autour de l’évêque Valérien. Puis il se rendit en Orient et vécut en ermite dans le désert de Chalcis, au sud l’Alep [3], se livrant sérieusement à l’étude. Il perfectionna ses connaissances en grec, commença l’étude de l’hébreu [4], transcrivit des codex d’œuvres des Pères [5]. La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il ressentit de façon plus vive le poids de ses errements de jeunesse [6] et comprit vivement le contraste entre la mentalité païenne et la vie chrétienne : un contraste rendu célèbre par la vive et dramatique « vision » dont il nous a laissé le récit. Il lui semblait être flagellé en présence de Dieu, parce qu’il était « cicéronien et non pas chrétien » [7].
Ascète et érudit
En 382, il s’installa à Rome, où le Pape Damase, au courant de sa renommée d’ascète et de sa compétence d’érudit, se l’attacha comme secrétaire et conseiller ; il l’encouragea à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques dans un but pastoral et culturel. Quelques membres de l’aristocratie romaine, spécialement des dames de la noblesse comme Paula, Marcella, Asella, Lea et d’autres, désireuses de s’engager dans la voie de la perfection chrétienne et d’approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et maître dans l’approche méthodique des textes sacrés. Ces dames nobles apprirent aussi le grec et l’hébreu.
Après la mort du Pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et partit en pèlerinage, d’abord vers la Terre Sainte, silencieuse témoin de la vie terrestre du Christ, puis vers l’Égypte, terre d’élection de nombreux moines [8]. En 386, il s’arrêta à Bethléem où, par la générosité de dame Paula furent construits un monastère pour hommes, un autre pour femmes, et un hospice pour les pèlerins venant en Terre Sainte, « en souvenir de Marie et de Joseph qui n’avaient pas trouvé où se loger » [9]. Il allait rester à Bethléem jusqu’à sa mort, continuant à se livrer à une activité intense : commentaires de la Parole de Dieu ; défense de la foi ; opposition vigoureuse à diverses hérésies ; exhortation à la perfection adressée aux moines ; enseignement de la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves ; accueil pastoral de pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s’éteignit dans sa cellule, toute proche de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419 ou 420.
La Vulgate, texte « officiel » de l’Église latine
Sa préparation littéraire et sa vaste érudition valurent à Jérôme de pouvoir réviser et traduire de nombreux textes bibliques : ce fut là une œuvre précieuse pour l’Église latine et pour la culture occidentale. Sur la base des textes originaux en grec et en hébreu, grâce à la confrontation avec les versions antérieures, il réalisa la révision des quatre évangiles en langue latine, puis celle des psaumes et d’une grande partie de l’Ancien Testament. Utilisant l’original hébreu ou grec, les textes de la Septante (traduction grecque classique de l’Ancien Testament remontant aux temps préchrétiens) et ceux des versions latines antérieures, Jérôme, bientôt aidé de divers collaborateurs, put présenter une traduction améliorée : elle constitue ce qu’on appelle la Vulgate, qui est le texte « officiel » de l’Église latine, reconnu comme tel par le Concile de Trente et qui, après la récente révision, reste le texte « officiel » de l’Église de langue latine. Il est intéressant de relever les critères auxquels le grand bibliste obéit dans son travail de traducteur. Il les relève lui-même quand il affirme respecter jusqu’à l’ordre même des mots des Saintes Écritures parce que dit-il, en eux « jusqu’à l’ordre des mots est un mystère » [10], c’est-à-dire une révélation. Il souligne d’autre part la nécessité de recourir aux textes originaux :
Quand surgit une discussion entre les Latins sur le Nouveau Testament à cause de leçons discordantes entre les manuscrits, nous avons recours à l’original, c’est-à-dire au texte grec dans lequel fut écrite la Nouvelle Alliance. De la même façon, pour l’Ancien Testament, s’il s’y trouve quelque divergence entre les textes grecs et latins, nous en appelons au texte original, en hébreu ; de sorte que tout ce qui jaillit de la source nous pouvons le retrouver dans les ruisseaux [11].
En outre, Jérôme commente aussi plusieurs textes bibliques. Pour lui, les commentaires doivent représenter des opinions multiples,
… de sorte que le lecteur avisé, ayant lu les explications diverses et ayant été mis au courant d’opinions variées, à accepter ou à repousser, juge ce qui est le plus digne de foi et, tel un changeur expert, rejette la fausse monnaie [12].
Il réfuta énergiquement et vigoureusement les hérétiques par qui s’introduisait la contestation dans la tradition et la foi de l’Église. Il démontra également l’importance et la valeur de la littérature chrétienne, devenue véritablement une culture digne désormais d’être comparée à la culture classique : il le fit comprendre en composant son De viris illustribus, œuvre où Jérôme présente la biographie de plus d’une centaine d’auteurs chrétiens. Il écrivit aussi des biographies de moines, illustrant l’idéal monastique à côté d’autres itinéraires spirituels ; en plus, il traduisit diverses œuvres d’auteurs grecs. Enfin, dans son important recueil d’épîtres, chef d’œuvre de la littérature latine, Jérôme montra ses qualités d’homme cultivé, d’ascète et de guide spirituel.
Parole de Dieu et vie éternelle
Que pouvons-nous apprendre de saint Jérôme ? Ceci avant tout, me semble-t-il : aimer la Parole de Dieu dans la Sainte Écriture. Saint Jérôme nous dit : « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ ». Il est donc important pour tout chrétien de vivre au contact de la Parole de Dieu et en dialogue personnel avec elle, qui nous a été donnée dans la Sainte Écriture. Ce dialogue que nous aurons avec elle doit toujours avoir deux dimensions : d’une part, ce doit être un dialogue réellement personnel, parce que Dieu parle avec chacun de nous au travers de la Sainte Écriture, et il a un message pour chacun. Nous devons lire la Sainte Écriture non pas comme une parole venant du passé, mais comme la Parole de Dieu adressée aussi à nous, et chercher à comprendre ce que le Seigneur veut nous dire à nous. Mais, d’autre part, pour ne pas tomber dans l’individualisme nous devons avoir à l’esprit que la Parole de Dieu ne nous est donnée que pour construire la communion, pour nous unir dans la vérité lors de notre marche vers Dieu. Et donc, tout en étant toujours une Parole personnelle, elle est aussi une Parole qui construit la communauté, qui construit l’Église. C’est pourquoi nous devons la lire en communion avec l’Église vivante. Le lieu privilégié de la lecture et de l’écoute de la Parole de Dieu est la liturgie, au cours de laquelle, célébrant la Parole et rendant présent le Sacrement du Corps du Christ, nous actualisons la Parole dans notre vie et la rendons présente parmi nous. Il ne nous faut jamais oublier que la Parole de Dieu transcende les temps. Les opinions humaines vont et viennent. Ce qui aujourd’hui est à la pointe du moderne, sera demain complètement vieilli. Au contraire, la Parole de Dieu, est Parole de vie éternelle, elle porte en elle l’éternité, ce qui est valable à jamais. Portant en nous la Parole de Dieu, c’est donc l’éternel que nous portons, la vie éternelle.
Et je conclus ici par une parole de saint Jérôme à saint Paulin de Nole. Le grand exégète y exprime exactement cette réalité, que c’est dans la Parole de Dieu que nous recevons l’éternité, la vie éternelle : « Cherchons à apprendre sur Terre ces vérités dont la pertinence persistera encore au ciel » [13].
2. Saint Jérôme ou la passion des Écritures
Nous continuons aujourd’hui la présentation de la figure de saint Jérôme. Comme nous l’avons dit la semaine dernière, il dédia sa vie à l’étude de la Bible, au point que l’un de mes prédécesseurs, le Pape Benoît XV, le reconnut « docteur éminent dans l’interprétation des Saintes Écritures ». Jérôme souligna combien il était l’important de se familiariser avec les textes bibliques et la joie qu’on y trouvait : « Ne te semble-t-il pas, déjà sur cette terre, habiter le royaume des cieux lorsque tu vis au milieu de ces textes, lorsque tu les médites, lorsque tu ne connais et ne recherches rien d’autre ? » [14]. En réalité, le dialogue avec Dieu, avec sa Parole, est, en un certain sens, présence du ciel, c’est-à-dire présence de Dieu. Il est essentiel pour le croyant d’approcher les textes bibliques, spécialement le Nouveau Testament, parce que « ignorer l’Écriture c’est ignorer le Christ », selon sa célèbre phrase, également citée par le Concile Vatican II dans la Constitution Dei Verbum (§ 25).
Véritablement « amoureux » de la Parole de Dieu, il se demandait : « Comment serait-il possible de vivre sans la science des Écritures par lesquelles on apprend à connaître le Christ lui-même, qui est la vie des croyants ? » [15]. La Bible, instrument « par lequel Dieu parle quotidiennement aux fidèles » [16], devient par là encouragement et source de la vie chrétienne pour toute situation et pour toute personne. Lire l’Écriture, c’est converser avec Dieu : « Si tu pries, écrit-il à une jeune fille de la noblesse romaine, tu parles à l’Époux ; si tu lis, c’est lui qui te parle » [17]. L’étude et la méditation de l’Écriture assurent à l’homme sagesse et sérénité [18]. Il est certain que pour pénétrer toujours plus profondément la Parole de Dieu, une application constante et progressive est indispensable. C’est pourquoi Jérôme recommandait au prêtre Népotien : « Lis très fréquemment les divines Écritures ; et même, que le Livre Saint ne soit jamais hors de tes mains. Tu y apprends ce que tu dois enseigner » [19]. À Leta, une mère de famille romaine, il donnait les conseils suivants pour l’éducation de sa fille : « Assure-toi qu’elle étudie tous les jours un passage ou l’autre de l’Écriture […]. À la prière, fais que succède la lecture et à la lecture la prière […]. Que, au lieu de ses bijoux et de ses habits de soie, elle aime les Livres divins » [20]. Avec la méditation et la science des Écritures, « se conserve l’équilibre de l’âme » [21]. Seul un profond esprit de prière et l’aide du Saint-Esprit peuvent introduire à la compréhension de la Bible : « Dans l’interprétation de la Sainte Écriture, nous avons toujours besoin du secours du Saint-Esprit » [22].
Guidé par la foi de l’Église
C’est ainsi qu’un amour passionné des Écritures imprègne toute la vie de Jérôme, un amour qu’il chercha toujours à susciter aussi chez les fidèles. Il recommandait à l’une de ses filles spirituelles : « Aime la Sainte Écriture, et la sagesse t’aimera ; aime-la tendrement, et elle te gardera ; honore-la, et tu recevras ses caresses. Qu’elle soit pour toi comme tes colliers et comme tes boucles d’oreille » [23]. Ou encore : « Aime la science de l’Écriture et tu n’aimeras pas les vices de la chair » [24].
Pour Jérôme, un critère fondamental dans l’interprétation des Écritures était l’harmonie avec le magistère de l’Église. Nous ne pouvons jamais lire seuls l’Écriture. Nous trouvons trop de portes closes et nous glissons facilement dans l’erreur. La Bible a été écrite par le Peuple de Dieu et pour le Peuple de Dieu, sous l’inspiration du Saint-Esprit. Ce n’est que dans cette communion avec le Peuple de Dieu que nous pouvons réellement pénétrer par le « nous » jusque dans le noyau de la vérité que Dieu lui-même veut nous dévoiler. Pour Jérôme, une interprétation authentique de la Bible devait toujours être en harmonieuse concordance avec la foi de l’Église catholique. Il ne s’agit pas là d’une exigence imposée à ce Livre à partir de l’extérieur ; le Livre n’est rien d’autre que la voix du Peuple de Dieu en marche, et ce n’est que dans la foi de ce Peuple que, pourrait-on dire, nous sommes dans le ton juste pour comprendre la Sainte Écriture. C’est dans ce but que Jérôme nous met en garde :
Reste fermement attaché à la doctrine traditionnelle qui t’a été enseignée, afin de pouvoir exhorter en conformité avec la saine doctrine et réfuter ceux qui la contredisent [25].
En particulier, puisque Jésus a fondé son Église sur Pierre, tout chrétien, concluait-il, doit être en communion « avec la Chaire de Pierre. Je sais que sur cette pierre est édifiée l’Église » [26]. Et en conséquence, il déclarait sans compromis : « Je suis avec quiconque est uni à la Chaire de Pierre » [27].
Mortifications et pèlerinages
Jérôme ne néglige évidemment pas le point de vue éthique. Il rappelle souvent aussi le devoir de mettre la vie en accord avec la Parole divine, et également que ce n’est qu’en la vivant que nous trouvons la capacité de la comprendre. Cette cohérence est indispensable à tout chrétien, en particulier au prédicateur, pour que ses actes, s’ils étaient discordants par rapport aux discours, ne le mettent pas dans l’embarras. C’est ainsi qu’il exhorte le prêtre Népotien de la manière suivante :
Que tes actes ne démentent pas tes paroles, pour qu’il n’arrive pas, quand tu prêches à l’Église, que quelqu’un ne commente en son for intérieur : « Pourquoi donc n’agis-tu pas de la sorte ? ». Il a bonne mine, vraiment, ce maître qui, le ventre plein, discourt sur le jeûne ! Un voleur peut lui aussi condamner l’avarice ; mais dans le prêtre du Christ l’esprit et la parole doivent s’accorder [28].
Dans une autre lettre, Jérôme répète :
Même si sa doctrine est splendide, quelqu’un n’en est pas moins impudent s’il est en même temps condamné par sa conscience [29].
Toujours à propos de la cohérence, il fait observer : l’Évangile doit se traduire par des actes de véritable charité, parce qu’en tout être humain est présente la Personne même du Christ. S’adressant, par exemple, au prêtre Paulin (qui deviendra par la suite évêque de Nole, et saint), Jérôme lui conseille :
L’âme du fidèle est le vrai temple du Christ : orne-le, ce sanctuaire, embellis-le, déposes-y tes offrandes et reçois le Christ. Pourquoi couvrir les murs de pierres précieuses, si le Christ meurt de faim dans la personne d’un pauvre ? [30].
Jérôme précise de manière concrète :
[il faut] « vêtir le Christ dans les pauvres, le visiter dans les souffrants, le nourrir dans les affamés, l’abriter dans les sans-abri [31].
L’amour du Christ, nourri par l’étude et la méditation, nous fait surmonter toutes les difficultés :
Nous aussi aimons le Christ, recherchons toujours l’union à lui : alors, nous semblera aisé même ce qui est malaisé [32].
Jérôme, que Prosper d’Aquitaine qualifiait de « modèle de conduite et maître du genre humain » [33], nous a aussi laissé un enseignement riche et varié sur l’ascétisme chrétien. Il rappelle qu’un engagement courageux vers la perfection requiert une vigilance constante, de fréquentes mortifications, même si elles doivent être accomplies avec modération et prudence, un travail intellectuel ou manuel assidu qui évite l’oisiveté [34], et surtout l’obéissance à Dieu : « Rien […] ne plaît tant à Dieu que l’obéissance […] qui est la plus élevée et l’unique vertu » [35]. Dans la méthode ascétique, on peut compter également la pratique des pèlerinages. En particulier, Jérôme donna une impulsion aux pèlerinages en Terre Sainte, où les pèlerins sont accueillis et logés dans des maisons choisies, proches du monastère de Bethléem, grâce à la générosité de dame Paula, fille spirituelle de Jérôme [36].
L’éducation par l’expérience
On ne peut passer sous silence, enfin, l’apport de Jérôme en matière de pédagogie chrétienne [37]. Il se propose de former « une âme qui doit devenir le temple du Seigneur » [38]. En une intuition profonde, il conseille de la préserver du mal et des occasions de péché, d’exclure les amitiés équivoques ou causes de dissipation [39]. Surtout, il exhorte les parents à créer une ambiance de sérénité et de joie autour de leurs enfants, à les stimuler dans leurs études et dans leur travail, sans oublier les félicitations et l’émulation [40], à les encourager à surmonter les difficultés, à favoriser leurs bonnes habitudes et à les empêcher d’en prendre de mauvaises, parce que (et ici il cite une phrase de Publilius Syrus entendue à l’école) « c’est à grand-peine que tu réussirais à te corriger de ces choses auxquelles tu es en train de t’habituer tranquillement » [41]. Les parents sont les principaux éducateurs des enfants, les premiers maîtres de vie. Avec beaucoup de clairvoyance, Jérôme s’adressant à la mère d’une jeune fille avant de se tourner vers le père, les avertit, presque comme s’il exprimait une exigence fondamentale de toute créature humaine qui se présente à l’entrée dans la vie : « Qu’elle trouve en toi sa maîtresse, et qu’elle te regarde avec admiration en sa jeunesse inexpérimentée. Ni en toi, ni en son père, qu’elle ne voit jamais aucun acte qui la porte au péché s’il était imité. Souvenez-nous […] que vous pouvez l’éduquer davantage par l’exemple que par la parole » [42]. Parmi les principales intuitions de Jérôme comme pédagogue, il faut signaler l’importance qu’il attribuait à une saine éducation intégrale dès le début de la petite enfance, l’importance particulière reconnue aux parents, la nécessité du sérieux de la formation morale et religieuse, l’exigence des études pour une formation humaine plus complète. De plus, un aspect assez inattendu dans ces temps antiques mais que notre auteur considérait comme vital est la promotion de la femme, à qui il reconnaît le droit à une formation complète : humaine, intellectuelle, religieuse, professionnelle. Et nous voyons bien aujourd’hui comment l’éducation intégrale de la personnalité, l’éducation à la responsabilité devant Dieu et devant les hommes, est la véritable condition de tout progrès, de toute paix, de toute réconciliation et de toute exclusion de la violence. L’éducation devant Dieu et devant les hommes : c’est la Sainte Écriture qui nous présente le guide de l’éducation et, en cela, du véritable humanisme.
Il n’est pas possible de conclure ces rapides remarques sur la grandeur de ce Père de l’Église sans souligner l’efficacité de sa contribution à la sauvegarde de ce qui était positif et valable dans les éléments d’antiques cultures hébraïque, grecque et romaine passés dans la civilisation chrétienne en train de naître. Jérôme a reconnu et assimilé les valeurs artistiques, la richesse des sentiments et l’harmonie des images présentes dans les classiques, qui éduquent le cœur et l’imagination à de nobles sentiments. Par-dessus tout, il a mis au centre de sa vie et de son activité la Parole de Dieu, qui montre à l’homme les sentiers de la vie et lui révèle les secrets de la sainteté. De tout cela, nous pouvons, encore aujourd’hui, lui être profondément reconnaissants.
Notes
[1] Cf. Lettre 22, 7.
[2] Chronique pour l’année 374.
[3] Cf. Lettre 41, 1.
[4] Cf. Lettre 125, 12.
[5] Cf. Lettre 22, 7.
[6] Cf. Lettre 22, 4.
[7] Cf. Lettre 22, 30.
[8] Cf. Contra Rufinum, 32, 22 ; Lettre 10, 6-14.
[9] Lettre 108,14.
[10] Lettre 54, 5.
[11] Lettre 106, 2.
[12] Contra Rufinum 1, 15.
[13] Lettre 53, 10.
[14] Lettre 53,10.
[15] Lettre 3, 7.
[16] Lettre 133, 13.
[17] Lettre 22, 25.
[18] Cf. In Eph., prol..
[19] Lettre 52, 7.
[20] Lettre 107, 9-12.
[21] Ad Eph. prol.
[22] In Mich., I, 1, 10, 15.
[23] Lettre 130, 20.
[24] Lettre 125, 11.
[25] Lettre 52, 7.
[26] Lettre 15, 2.
[27] Lettre 16.
[28] Lettre 52, 7.
[29] Lettre 127, 4.
[30] Lettre 58, 7.
[31] Lettre 130, 14.
[32] Lettre 22, 40.
[33] Carmen de ingratis, 57.
[34] Cf. Lettre 125, 11 et 130, 15.
[35] Hom. de oboedientia : CCL 78, 552.
[36] Cf. Lettre 108, 14.
[37] Cf. Lettre 107 et 128.
[38] Lettre 107, une « perle précieuse » aux yeux de Dieu, Lettre 103, 13.
[39] Cf. Lettre 107, 4 et 8-9 ; cf. aussi Lettre 128, 3-4.
[40] Cf. Lettre 107, 4 et 128, 1.
[41] Lettre 107, 8.
[42] Lettre 107, 9.