Principe essentiel pour le gouvernement d’un diocèse
La place faite par le canon au synode diocésain indique que le gouvernement d’un diocèse doit se faire en synodalité d’une manière essentielle. Cette tradition subira des aléas au cours de l’histoire, mais sera récemment remis en valeur grâce à des influences aussi bien intérieure qu’extérieure à l’Église (modèle int. : influence indirecte de Vatican II, modèle ext. : modèle démocratique, institution d’autres confessions). Ce sont le motu proprio Ecclesiae Sanctae et le Code de droit canonique de 1983 qui remettront en valeur le synode diocésain.
Organisation d’un synode diocésain
Définition : Le canon 460 donne le cadre d’un synode diocésain : c’est une assemblée, représentative du diocèse, convoquée d’une manière ponctuelle par l’évêque du diocèse pour conseiller et apporter un concours à ce dernier.
Le rôle de l’évêque est prépondérant : c’est lui qui célèbre (canon 461) convoque (canon 462.1), propose les questions et préside le synode (canon 462.2), il en choisit les thèmes, et surtout il en est le seul législateur : la responsabilité de l’évêque reste entière dans les décrets synodaux.
Un synode doit être « célébré » (dimension liturgique ; canon 461) « lorsque les circonstances le suggèreront » (canon 461), le nouveau droit se place en marge de l’ancienne tradition pio-bénédictine qui imposait une exigence de régularité que les diocèse n’arrivait pas à tenir. Le synode est cependant une assemblée solennelle importante, il ne faut pas qu’il soit trop rare.
Pour la réunion d’un synode et le choix des thèmes à traiter, l’évêque doit consulter son conseil presbytéral.
Composition d’un synode : une exigence de représentativité
Auparavant sa composition était uniquement cléricale, comme le montre encore le code de 1917, avec le nouveau code de droit canonique de 1983 (canon 463) nous avons une évolution de la composition d’un synode à partir de la mise en valeur d’un principe important : le synode doit être représentatif du diocèse.
Le synode diocésain doit donc être aussi composé de laïcs. C’est l’influence indirecte de notions comme celle de « peuple de Dieu » et l’insistance du concile sur le rôle des laïcs dans l’Église, qui contribua à donner une place aux laïcs dans les synodes diocésains. Le motu proprio Ecclésiae Sanctae et le Code de droit canonique de 1983 concrétisèrent l’idée d’une place pour les laïcs dans le synode. Cette représentativité doit cependant éviter d’être hétéroclite, il faut éviter les lourdeurs de fonctionnement qui entraveraient la bonne marche du concile.
Nature du synode
Le synode diocésain peu apporter son concours à l’évêque « pour le bien de la communauté tout entière » (canon 460), il peut :
- discuter de l’adaptation des lois canoniques au niveau diocésain
- établir des directives pastorales
Il doit publier les « décrets synodaux » (normes juridiques) et les « déclarations synodales » (indication pour l’avenir et affirmation de conviction
Déroulement du synode
Le synode se déroule en sessions synodales. Il ne faut pas oublier la dimension liturgique : un synode est « célébré » (canon 461). Toutes les questions du synode doivent être discutées librement par les membres (canon 465), mais l’évêque garde le droit d’exclure de la discussion les thèses non orthodoxes. Le canon 466 précise que « l’évêque reste l’unique législateur, les autres membre du synode ne possédant que voix consultative ».
Il faut noter toutefois que le synode n’a pas un aspect consultatif externe, le rôle des membres du synode a vraiment une valeur : La synodalité implique de tenir ensemble le principe du ministère hiérarchique.