1. Influence du concile Vatican II
C’est le concile Vatican II qui suggéra, directement ou indirectement selon les instances, une participation des laïcs au gouvernement du diocèse. Dans ces changements, il faut reconnaître une volonté de faire participer les fidèles à la mission de l’Église ainsi qu’une volonté de représentativité de la réalité du diocèse dans différentes instances. [Cela permet aussi pour l’autorité un retour de l’exercice du sensus fidei par les laïcs].
2. Les instances dans lesquelles peuvent participer les laïcs
Le synode diocésain
Instance ponctuelle. Auparavant sa composition était uniquement cléricale, comme le montre le code de 1917. C’est d’une manière indirecte que le concile a donné une place aux laïcs dans les synodes diocésains : avec l’influence de notions comme celle de « peuple de Dieu » et l’insistance du concile sur le rôle des laïcs dans l’Église. C’est donc plus tard, par le motu proprio Ecclésiae Sanctae et le Code de droit canonique de 1983, que le rôle des laïcs pour les synodes diocésains fut défini d’une nouvelle manière. Avec le nouveau code de droit canonique de 1983 (canon 440) nous avons une évolution de la composition d’un synode : l’idée de fond étant que le synode doit être représentatif du diocèse.
Le conseil pastoral diocésain
Institution non obligatoire, ce conseil est présidé par l’évêque. Représentant le peuple de Dieu, ce conseil a pour fonction de travailler à la réalisation de la mission. Il est né du concile Vatican II, le directoire Apostolorum successores, n. 184, nous dit qu’il vise « à exprimer la participation de tous les fidèles à la mission de l’Église ». Le conseil pastoral doit donc être représentatif (configuretur) de la « portion » du peuple de Dieu dans sa diversité (canon 512). Cette représentation ne doit pas se faire dans l’intérêt de groupes ou de mouvements mais doit être le plus fidèlement représentatif de la paroisse, le conseil pastoral n’est donc pas d’abord une représentation exclusive des fidèles. Cependant pour assurer au conseil sa nature représentative de la réalité du diocèse celui-ci doit être surtout composé de laïcs.
Le conseil pour les affaires économiques
Ce conseil, lui aussi consultatif, tire une originalité par rapport aux autres instances : il a un caractère contraignant puisque sa consultation est obligatoire pour les actes financiers importants touchant aux intérêts du diocèse.
L’économe diocésain
L’économe diocésain peut aussi être un laïc. Sa position placée sous l’autorité de l’évêque garantie la finalité pastorale de la gestion des biens du diocèse.
Conclusion
Il ne faut jamais perdre de vue que l’évêque dispose personnellement et pleinement du pouvoir de gouvernement (législatif, exécutif et judiciaire) dans son diocèse, et que les différentes instances que nous venons d’évoquer ne participent à ce gouvernement que par délégation. Ces instances sont au service de l’évêque auprès duquel elles ont un rôle consultatif. Même si cette consultation est obligatoire dans certains cas, l’évêque reste libre dans ses décisions, il reste le seul législateur et ne peut déléguer ce pouvoir car c’est lui qui est responsable du diocèse qui lui a été confié. Il ne faut donc pas voir dans la place accordée à la participation des laïcs dans l’Église la mise en place d’un gouvernement de forme « démocratique » ou, dans le cas du synode, d’un congrès ayant un pouvoir législatif.